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Illustration d'un docteur étudiant des scans de patients afin de détecter la maladie d'Alzheimer
Crédit : Andrew Brookes / Connect Images / Connect Images via AFP
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Le 21 septembre est la journée mondiale de la maladie d'Alzheimer. Ayant comme principal facteur de risque l'âge, cette maladie impacte grandement la mémoire. Rien qu'en France, la Fondation pour la recherche sur Alzheimer estime qu' 1,4 million de personnes sont touchées par cette neurodégénérescence.
La recherche sur la maladie d'Alzheimer ne cesse de progresser ces dernières années. Bien qu'il n'existe toujours pas de traitement curatif, plusieurs avancées majeures sont à noter.
Après plusieurs décennies de recherches infructueuses, le Kinsula d'Eli Lilly et le Leqembi de Biogen et Eisai, sont les premiers traitements à démontrer un effet marqué dans le ralentissement des symptômes.
Cependant, ces bénéfices, uniquement constatés chez des patients en début de maladie, restent très modestes, certains experts estimant même qu'ils ne font aucune différence. Les graves hémorragies cérébrales que ces médicaments peuvent causer constituent également un point central des discussions entourant ces traitements.
Face à ces éléments, les autorités sanitaires du monde entier ont pris des décisions très contrastées sur ces traitements. La dernière à s'être prononcée est la France, jugeant inopportun, début septembre 2025, de les rembourser dans l'immédiat.
Si certaines associations de lutte contre la maladie, notamment au Royaume-Uni, poussent fortement pour leur autorisation, d'autres tiennent une position plus équilibrée.
Au printemps, France Alzheimer, la principale organisation française dans le domaine, prévenait que le Leqembi est une "innovation thérapeutique" mais qu'il fallait "garder à l'esprit ses limitations intrinsèques".
Ces dernières années, de grandes avancées ont été réalisées pour permettre un diagnostic via une simple prise de sang. En effet, avec ce prélèvement, il est possible de repérer les "marqueurs biologiques" de mécanismes cérébraux impliqués dans la maladie.
Cette découverte est une véritable révolution par rapport aux tests en vigueur, comme les ponctions lombaires, dont le caractère lourd et coûteux exclut de fait de nombreux patients. Bien qu'un premier test sanguin soit autorisé aux États-Unis depuis mai, ce n'est pas encore le cas en Europe. Du côté du Royaume-Uni, un essai clinique a été lancé et un vaste programme d'évaluation de ces tests est en cours.
À l'heure actuelle, tous les médecins ne sont pas convaincus que ces tests pourront un jour être suffisants à eux seuls. Fin 2024, l'Alzheimer's Association, l'organisation de référence aux États-Unis, a changé ses critères pour considérer que les biomarqueurs seuls suffisent à poser un diagnostic.
En Europe, les spécialistes continuent à considérer qu'un examen clinique approfondi reste nécessaire pour confirmer la perte des capacités cognitives et fonctionnelles. "Beaucoup de patients ont des biomarqueurs anormaux mais ne développent jamais une démence", explique à l'AFP le neurologue néerlandais Edo Richard, par ailleurs sceptique sur les nouveaux traitements.
Les défenseurs des Leqembi et Kinsula, eux, estiment qu'un diagnostic précoce, avant des symptômes cliniques marqués, pourrait démultiplier l'effet de ces traitements.
De nombreux consensus persistent sur les multiples facteurs de risque de la maladie d'Alzheimer et la démence. Selon un bilan d'experts paru en 2024 dans le Lancet, près de la moitié des cas sont liés à des facteurs identifiables comme la mauvaise audition, le tabagisme ou l'obésité. Néanmoins, les experts divergent sur le degré auquel ce constat peut se traduire en actions concrètes et efficaces.
De plus en plus d'études testent l'efficacité de programmes d'accompagnement qui encouragent les patients à une activité physique régulière et une meilleure alimentation. Cependant, ces essais "n'ont eu que peu ou pas d'effets sur le déclin cognitif ou l'apparition de démence", rapporte le neurologue.
Dernière en date, une étude, publiée cet été dans la revue JAMA. Réalisée aux États-Unis, elle a mesuré les capacités cognitives de patients qui avaient subi pendant deux ans un accompagnement intensif. Leur dégradation a été un peu ralentie, mais l'effet reste modeste.
Pour certains observateurs, "ce n'est pas grand-chose", admettait mi-septembre l'épidémiologiste française Cécilia Samieri lors d'une conférence organisée par la fondation française Vaincre Alzheimer. Mais, pour elle, "c'est déjà énorme". La chercheuse considère que seuls des essais sur dix ou quinze ans pourraient faire justice à l'efficacité d'interventions contre des troubles au développement aussi prolongé.
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