Flavie Flament reçoit Nathalie Picard. Cheffe de rubrique à Ça m'intéresse, la journaliste a mené l'enquête concernant les super-aliments aux pouvoirs hautement protecteurs, riches en nutriments, comme les omégas trois, les vitamines ou les minéraux. Très populaires et considérés comme excellents pour la santé, ils envahissent nos supermarchés et remplissent tous les critères : anti-âge, anti-cancer bons pour le cœur, bons le moral... Difficile de ne pas succomber à autant de produits miracles !
Entre les arguments marketing et les vraies preuves scientifiques, l'invitée de Nous Voilà Bien ! nous invite à faire la part des choses : "La santé est dans l'assiette", insiste-elle. "L'idée c'est vraiment de diversifier et d'équilibrer son alimentation et de ne pas se focaliser sur un seul aliment, même s'il aurait des vertus exceptionnelles". Alors comment bien choisir ces superaliments et dénicher les faux amis ? La journaliste répond à nos questions.
"Que ton aliment soit ta seule médecine", disait Hippocrate. Les super-aliments s’inscrivent clairement dans ce concept puisqu'un bon état de santé dépend en premier lieu de notre alimentation. Pour le moral, la journaliste préconise les acides gras oméga trois, que l'on retrouve notamment dans les poissons gras. Ils sont utiles pour le développement et le bon fonctionnement de notre cerveau. "On peut prendre ces omégas trois en complément d'antidépresseurs lorsque nous sommes en dépression. Ils ont vraiment démontré leur effet", raconte la cheffe rubrique de Ça m'intéresse. "En prévention, pour éviter ce genre de troubles, c'est intéressant de les apporter dans notre assiette".
Les molécules végétales, telles que les polyphénols et caroténoïdes, encore méconnues mais très efficaces, ont un bon impact sur notre santé. On dit qu'elles sont censées influer sur le diabète et l'obésité. "Ce sont des nutriments avant tout, donc on ne les ingère qu'en très petites quantités", conseille l'invitée de Nous Voilà Bien ! "Ces cellules vont avoir un effet sur les voies de régulation de notre fonctionnement. Par exemple, sur la régulation des gènes ou sur la manière dont fonctionnent les protéines escomptées. Elles peuvent avoir un effet anti-inflammatoire ou antioxydant", détaille Nathalie Picard. Une caractéristique intéressante pour plein de maladies chroniques, notamment le diabète, l'obésité, mais aussi les maladies cardiovasculaires.
Chou, kale, soja, ail, oignon, les fruits, légumes, quinoa... On ne compte plus les vertus qu'on leur attribue. "Durant notre enquête, on a contacté l'Institut National du cancer pour faire le point. Ils nous ont alerté pour tous ces messages qui véhiculent l'idée qu'on aurait des produits miraculeux, anticancer et qu'on peut en prescrire comme un médicament", informe t-elle. Il est avéré que les fibres ont un effet protecteur sur les mécanismes de genèse du cancer, que l'on retrouve dans des céréales complètes, des légumes secs, des fruits et légumes. C'est le cas aussi des produits laitiers qui, si on en consomme deux par jour, peuvent protéger du cancer colorectal. Ce sont donc des aliments protecteurs, mais "on ne peut pas dire qu'un seul aliment en soi va avoir un effet anti-cancer", résume Nathalie Picard.
Une rumeur affirme que les myrtilles protégeraient nos yeux. La journaliste dément cette information qu'elle qualifie de "légende". Selon elle, cette histoire viendrait a priori de Balzac. L'écrivain racontait partout que sa vision avait été améliorée suite à la consommation de confiture de myrtilles. Une chance pour Balzac ! Malheureusement, il n'existe aucune étude qui le prouve.
Autre aliment dont nous devrions nous méfier : l'huile de coco. Pourtant, on peut lire sur Internet des romans entiers qui louent ses vertus, qu'elle serait plus saine que l'huile de palme, qu'elle serait bonne pour le cœur. "C'est n'est pas vrai", annonce Nathalie Picard. "C'est une matière grasse qui est pauvre en vitamines et minéraux. Elle contient 87 % d'acides gras. Ces acides gras on a besoin, mais en fait, on n'en manque pas du tout. On a tendance à en manger trop", explique t-elle. L'huile de coco, pourquoi pas, mais modérément !
Quant au thé noir, les commérages disent vrais. "Des études ont observées que les buveurs de thé, qu'il soit noir ou vert, vont développer moins de maladies cardiovasculaires", indique Nathalie Picard. Cependant, aucune cause à effet n'a été relevée pour expliquer ces observations. "Selon les théories scientifiques, le thé vert pouvait inhiber les cellules tumorales", révèle t-elle. Une hypothèse à confirmer.
Même chose pour les avocats et les produits laitiers fermentés. Le premier contient des vitamines, des fibres mais aussi de bonnes graisses pour le cœur. "On a trouvé que les gros mangeurs d'avocat avaient moins de risques de maladies cardiovasculaires". Aucune étude n'a encore prouvé cette théorie. En ce qui concerne les produits laitiers fermentés, "il y a des indices mais on ne peut pas réellement établir un véritable lien direct", répond l'invitée. Une étude française a montré que, sur 100 000 personnes, celles qui prenaient au moins 160 grammes par jour de yaourt ou de fromage avaient moins de risques d'être victimes d'une attaque cérébrale.