"La coupe est pleine." Depuis plusieurs jours, la colère monte chez les pêcheurs qui dénoncent des "réglementations européennes inadaptées", notamment la récente interdiction de la pêche de fond dans les aires marines protégées d'ici 2030, le prix du gazole, la fermeture de certaines zones de pêche en Atlantique afin de préserver les dauphins dont les échouages se sont multipliés dans le golfe de Gascogne et, in fine, le "désengagement" de l'État.
Après la crise sanitaire et le Brexit, qui a abouti à l'envoi à la casse de 90 navires, les professionnels jugent l'existence même de la filière "compromise par un harcèlement incessant et des soutiens au coup par coup sans accompagnement vers une vision d’avenir". "L’accumulation des normes, des menaces, des contentieux remet en cause le fondement même de notre métier en nous culpabilisant d'exercer nos métiers : le seul objectif est pourtant de nourrir les Français et les Européens", affirme ainsi le comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM).
Dès lors, le comité a appelé à deux "journées mortes" dans les ports français jeudi et vendredi 31 mars. Cette opération inédite se traduit par des centaines de bateaux restés amarrés de Dunkerque à Sète, en passant par Brest. Et par des pêcheurs, crieurs et mareyeurs en grève. En conséquence : les étals des poissonneries devraient être bien maigres dans les prochains jours.
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