Il aura fallu trois tours aux députés pour élire le président de l'Assemblée nationale, et ils ont porté au Perchoir Yaël Braun-Pivet ce jeudi 18 juillet, qui retrouve donc son fauteuil, qu'elle avait dû quitter à l'issue de la dissolution prononcée par Emmanuel Macron.
La présidente sortante et candidate du groupe Ensemble pour la République est arrivée en tête au terme du troisième tour d'un scrutin serré avec 220 voix, devançant de peu le communiste André Chassaigne, candidat du Nouveau Front populaire (207 voix) et le candidat du Rassemblement national, Sébastien Chenu (141 voix).
Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, le nouvel occupant du Perchoir n'est pas issu du groupe le plus important au Palais Bourbon, rompant avec la tradition sur laquelle il a toujours appuyé sa légitimité auprès du gouvernement et des députés. Son rôle s'annonce cependant prédominant dans le système politique instable actuel issu des dernières élections législatives.
Au premier tour, sur trois possibles, le communiste André Chassaigne, au nom de l'alliance de gauche Nouveau front populaire, est arrivé en tête avec 200 voix, devant le candidat du Rassemblement national Sébastien Chenu (142 voix) et la présidente sortante Yaël Braun-Pivet (Renaissance) 124 voix.
Ils se sont tous les trois maintenus, ainsi que Charles de Courson (Liot, 18 voix), pour le second tour. Deux candidats, Philippe Juvin (LR, 48 voix) et Naïma Moutchou (Horizons, 38 voix) ont annoncé leur retrait.
La présidente sortante de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (Renaissance, 210 voix), est arrivée en tête à l'issue du second tour, juste devant André Chassaigne (NFP, 202 voix). Distancé, le candidat du RN Sébastien Chenu (143 voix) a décidé de se maintenir pour le troisième tour, au contraire du centriste Charles de Courson (Liot, 12 voix).
"C'est avec une immense émotion que je prends la parole devant vous", a commencé Yaël Braun-Pivet dans son discours. Longtemps remise en cause, la présidente sortante a évoqué des "dernières semaines extrêmement tendues" où la classe politique n'a pu que constater "un pays fracturé". Après avoir été réélue, elle estime que les députés ont "une immense responsabilité", évoquant notamment la participation massive des Français lors des récentes élections législatives.
La présidente a indiqué faire face à "une Assemblée nationale peut-être plus représentative que jamais des Français", mais aussi "plus divisée que jamais". Ainsi, lors de son intervention, le député de la France insoumise Sébastien Delogu a quitté l'hémicycle. Yaël Braun-Pivet a toutefois tenu à faire applaudir chacun de ses concurrents, du candidat du NFP, André Chassaigne, à celui du RN, Sébastien Chenu.
"Nous devons apporter de nouvelles solutions" et celles-ci doivent être trouvées "avec de nouvelles méthodes", s'est-elle exclamée. "Nous n'avons pas le choix : nous devons nous entendre, nous devons coopérer, nous devons être capables de rechercher des compromis, de dialoguer, de nous écouter et d'avancer", affirme-t-elle face à des rangs pas complètement acquis à sa cause.
Les inconnues sont nombreuses dans cette Assemblée fracturée en trois blocs - NFP, camp présidentiel et RN - et où la droite et les indépendants du groupe Liot pourraient jouer les arbitres.
En marge du scrutin, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées place de la République à Paris à l'appel notamment de la CGT, "pour mettre l'Assemblée nationale sous surveillance" et demander le "respect" du résultat des élections.
Au-delà de la présidence de l'Assemblée, c'est l'ensemble du paysage politique qui peine à se décanter dix jours après les législatives. Le Nouveau Front populaire est arrivé en tête, mais sans majorité claire, et s'est montré jusqu'ici incapable de proposer un candidat commun pour Matignon, sur fond de désaccord entre insoumis et socialistes. Le camp présidentiel est lui à la manœuvre pour tenter de composer une majorité alternative au moins avec la droite, pendant que le RN dénonce un "bourbier" parlementaire et assure qu'il finira bien par arriver au pouvoir.
Le coup d'envoi de la 17e législature va-t-il permettre d'y voir plus clair ? Après le perchoir jeudi, les postes stratégiques de l'Assemblée seront en jeu vendredi - vice-présidents, questeurs... puis les présidences de commission samedi, dont celle de la très convoitée commission des Finances, attribuée à un groupe d'opposition. Et là encore, les alliances iront bon train.
Ces derniers jours, le NFP est revenu à la charge pour appeler à priver l'extrême droite de toutes ces fonctions clés. Le groupe de Marine Le Pen, qui disposait jusqu'ici de deux vice-présidences, crie déjà au déni de démocratie. Si le groupe présidé par Gabriel Attal a affirmé ne vouloir voter ni pour un candidat du RN, ni pour un LFI, le MoDem et Horizons étaient favorables à une répartition des postes proportionnelle au poids de chaque groupe.
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