Une colère saine ? Attendu au tournant sur l'organisation de la campagne vaccinale, Emmanuel Macron s'impatiente. Comme l'a fait savoir Le Journal du Dimanche, le président de la République a haussé fermement le ton, face à ses ministres : "Moi je fais la guerre le matin, le midi, le soir, et la nuit". La situation "doit changer vite et fort et ça va changer vite et fort", a-t-il ajouté.
Et pour cause, l'année commence avec l'un des scenarii les plus redoutés par le gouvernement : une campagne vaccinale qui flirte avec la polémique et un procès en lenteur. Très critiqué pour sa lenteur et son manque d'anticipation, l'exécutif subit une nouvelle fois les foudres de l'opposition : la France "risée du monde", selon le Rassemblement national ; un "fiasco" pour EELV ; une "lenteur injustifiée" pour Les Républicains.
Exit les doutes et l'excès de prudence, Emmanuel Macron veut des résultats. Et le chef de l'État sait vers qui diriger ses attentes : son ministre de la Santé Olivier Véran. Lors de ses vœux de fin d'année, le président l'a recadré : "Je ne laisserai pas, pour de mauvaises raisons, une lenteur injustifiée s'installer" dans la campagne de vaccination.
Alain Fischer, le monsieur vaccin du gouvernement, devrait aussi voir ses missions évoluer. Même si ce dernier récuse toute lenteur et évoque une "fausse querelle", il reconnaît ne pas être "spécialiste de la logistique", comme l'évoque L'Opinion.
Au 1er janvier, 516 personnes ont été vaccinées, selon le ministère de la Santé. Le gouvernement s'était fixé comme objectif de parvenir à vacciner un million de personnes à risques d'ici février. Que faire pour accélérer la vapeur ? Le gouvernement remet à plat les étapes de la campagne vaccinale.
L'Élysée a annoncé une "réunion de suivi" autour d'Emmanuel Macron ce lundi après-midi. Selon Le Parisien, Jean Castex, Olivier Véran et "deux ou trois autres membres du gouvernement" y seront présents. Quelques jours auparavant, le ministre de la Santé a mis en place une accélération avec, dès ce lundi 3 janvier, la vaccination des soignants de plus de 50 ans. Ces derniers devaient initialement être vaccinés à partir de février.
Emmanuel Macron souhaite associer les Français afin d'accélérer le processus. Ainsi, 35 citoyens vont être tirés au sort pour accompagner la campagne de vaccination. L'une des questions centrales qui leur sera posée concerne leur intention ou non de se faire vacciner dans l'année 2021 contre la Covid-19. Leurs missions prendront la forme d'action de groupe citoyen et débuteront le 16 janvier prochain.
Le président de la République reprend ainsi ses fondamentaux. Lors de la crise des "gilets jaunes", il avait organisé le "grand débat national" : des rencontres avec les maires et les Français sur le terrain et des débats pouvant durer plusieurs heures.