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Élisabeth Borne en interview pour RTL depuis Matignon, en septembre 2023
Crédit : Benjamin Turquier / RTL
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L'émission Focus Dimanche a reçu Élisabeth Borne, ce 3 septembre 2023. À la veille de la rentrée scolaire, la Première ministre s'est exprimée sur la polémique émanant de l'interdiction du port de l'abaya dans les écoles, les collèges et les lycées. "Il n'y a aucune stigmatisation", a-t-elle assuré sur RTL.
"Chacun de nos concitoyens, quelle que soit sa religion, a toute sa place dans notre pays. Ensuite, il y a un principe, c’est la laïcité. Il y a une loi qui interdit le port de tous les signes ou les tenues par lequel un élève manifeste son appartenance à une religion. C'est la loi qui doit s'appliquer à tous", a-t-elle expliqué.
La France insoumise a fait savoir son intention de saisir le Conseil d'État sur l'abaya. "Je vois bien qu’il y a de la manipulation et des tentatives de provocation de la part de certains. Je pense à La France insoumise", a dénoncé Élisabeth Borne.
Invitée à réagir sur le prix du paquet de cigarettes, la première ministre a indiqué qu'aucune augmentation n'est prévue pour l'année prochaine. "On a augmenté la fiscalité sur le tabac cette année et on ne prévoit de l’augmenter l’an prochain. Cela ne veut pas dire que l’on n'est pas très vigilant sur la consommation du tabac", a-t-elle expliqué.
Élisabeth Borne a aussi déclaré qu'un plan national de lutte contre le tabagisme sera présenté. Il comprendra l'interdiction des cigarettes électroniques jetables, appelées puffs. "Elles donnent des mauvaises habitudes aux jeunes. On peut dire que ce n'est pas de la nicotine, mais c'est un réflexe et un geste auquel les jeunes s'habituent. C'est comme ça qu'ils vont vers le tabagisme", a-t-elle expliqué.
Concernant l'actualité politique, la première ministre est revenue sur la réunion qui s'est tenue à huis clos entre Emmanuel Macron et les chefs et présidents de parti. Présente pendant les douze heures d'échanges, Élisabeth Borne a estimé qu'il s'agissait d'un moment "inédit".
Interrogée sur la présence du président du Rassemblement national, Jordan Bardella, la cheffe du gouvernement a déclaré : "Le Président a fait le choix de parler à tous les partis, y compris au Rassemblement national qui s'est largement exprimé au cours de cet échange".
Je ne me résoudrai jamais à ce que l'extrême droite soit au pouvoir dans mon pays
Élisabeth Borne
La première ministre a insisté sur sa volonté de combattre le RN. "On a quatre ans pour montrer aux Français qu'on entend, qu'on respecte et qu'on apporte des réponses aux préoccupations qu'ils expriment. C'est comme cela que l'on évitera l'arrivée des extrêmes au pouvoir", a déclaré Élisabeth Borne. Et d'ajouter : "Je ne me résoudrai jamais à ce que l'extrême droite soit au pouvoir dans mon pays".
En mai dernier, la cheffe du gouvernement avait déclenché l'ire de Marine Le Pen en déclarant que le RN est "héritier de Pétain". Ces mots lui avaient valu d'être recadrée par Emmanuel Macron.
Concernant la rentrée politique, dans une législature rendue compliquée par la majorité relative de l'exécutif, Élisabeth Borne a évoqué le recours au 49.3, controversé depuis la séquence de la réforme des retraites, votée à l'aide de l'article.
On aura à recourir, certainement cet automne, à des 49.3.
Élisabeth Borne
"On aura à recourir, certainement cet automne, à des 49.3", a-t-elle reconnu. Un recours rendu nécessaire par les oppositions, selon elle, et qui s'appliquera surtout aux "texte financiers, notamment le Budget et le Budget de la Sécurité sociale", a-t-elle ensuite précisé.
Louant l'action du gouvernement sur de nombreux dossiers, Élisabeth Borne a été amenée à évoquer Gérald Darmanin, et les ambitions présidentielles que l'on prête au ministre de l'Intérieur. Un sujet sur lequel la Première ministre n'a pas souhaité s'étendre, assurant simplement : "Ce n'est pas difficile de travailler avec Gérald Darmanin".
La Première ministre, qui s'est rendue à la rentrée politique de Gérald Darmanin, organisée à Tourcoing le dimanche 27 août, a rappelé les propos qu'elle avait tenus lors de son discours prononcé à cette occasion. Un message insistant sur l'unité et la reprise du travail gouvernemental, que certains ont interprété comme un rappel à l'ordre adressé au ministre de l'Intérieur.
"J'ai été à Tourcoing pour redire […] à quel point c'était important qu'on apporte des réponses concrètes aux Français", a-t-elle rappelé ce dimanche.
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