3 min de lecture

Sans ambitions présidentielles et sans couleur politique : le portrait robot du prochain Premier ministre qui doit être nommé par Macron

Le prochain locataire de Matignon devra répondre à des critères rares au sein de la classe politique.

Emmanuel Macron à l'Élysée, le 7 mai 2025.

Crédit : Amaury Cornu / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Quel est le portrait-robot du prochain Premier ministre, bientôt nommé par Emmanuel Macron ?

00:01:11

Marie-Pierre Haddad

Je m'abonne à la newsletter « Politique »

Tandis que Sébastien Lecornu a indiqué que sa mission "était terminée", les regards se tournent désormais vers Emmanuel Macron. La présidence de la République a indiqué qu'un nouveau Premier ministre serait nommé dans les prochaines 48 heures.


En théorie, le successeur de Sébastien Lecornu sera nommé sur la base des conclusions de discussions du ministre démissionnaire des Armées avec différentes forces représentées à l'Assemblée nationale, à l'exception du Rassemblement national (RN) et de La France insoumise (LFI).

Le profil du prochain locataire de Matignon devra conforter l'Assemblée dont "une majorité absolue" ne souhaite pas une dissolution, comme l'a précisé Sébastien Lecornu. Il doit adhérer à l'idée de l'existence "d'une plateforme de stabilité" et permettre de trouver un "chemin possible pour adopter un budget, d’ici le 31 décembre", comme l'a indiqué l'Élysée.

Ne pas irriter la gauche et ne pas être un repoussoir pour LR

Selon la journaliste et essayiste, Laetitia Strauch-Bonart, "Emmanuel Macron aimerait se nommer lui-même". Invitée de RTL ce jeudi 9 octobre, elle a estimé que le président de la République "est acculé". Mais afin de durer et de permettre le vote d'un budget, le profil, à présent recherché par Emmanuel Macron, doit être le plus neutre possible

À lire aussi

Car, les oppositions s'accordent toutes sur un point précis : le prochain Premier ministre ne doit pas être issu de la galaxie macroniste. À la sortie de son rendez-vous avec Sébastien Lecornu, le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure a "coupé court à ce stade à toutes les élucubrations d'un gouvernement commun avec la macronie, c'est inimaginable".

Sur RTL, le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard, expliquait : "Je n’irai pas dans une grande coalition et la France insoumise ne participera pas à une grande coalition. Nous censurons tous gouvernements qui ne mènent pas à une rupture avec la politique macroniste".

Le prochain locataire de Matignon ne doit donc pas irriter la gauche et en même temps, ne pas être un repoussoir pour Les Républicains. Bruno Retailleau a indiqué à plusieurs reprises son refus de participer à un gouvernement dirigé par un Premier ministre de gauche et exigé que le prochain locataire de Matignon "s'éloigne de la Macronie pour donner une assurance aux Français".

Sébastien Lecornu, Jean-Louis Borloo ou Laurent Berger

Qui pourrait correspondre à ce profil ? Parmi les options qui s'offrent à Emmanuel Macron, le président de la République peut choisir la reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon. Si ce dernier assure ne pas "courir après le job" et avoir "terminé" sa "mission", plusieurs responsables politiques prêtaient à Emmanuel Macron la tentation de le reconduire, au risque d'ulcérer les oppositions qui ne cessent de fustiger "l'entêtement" du chef de l'État.

En coulisses, certains évoquent le nom de Jean-Louis Borloo. Ancien ministre sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy avec qui il avait notamment organisé le Grenelle de l'Environnement, il est le fondateur de l'Union des démocrates et indépendants (UDI). "Borloo est une hypothèse, c'est le seul qui n'a rien à perdre", estimait une source proche d'Emmanuel Macron, cité par l'AFP. Mais le principal intéressé a démenti la rumeur, auprès de nos confrères : "J'ignore absolument tout", a-t-il assuré. Poussé par la droite - Bruno Retailleau l'a eu au téléphone, selon une source LR -, cette forte personnalité n'a cependant pas les meilleures relations avec le chef de l'État qui avait retoqué en 2018 son rapport sur le devenir de la politique de la Ville.

Gabriel Attal, lui, a poussé l'idée de nommer un ou deux médiateurs, ou "préfigurateurs", sans ambition politique personnelle. Il a testé auprès de ses interlocuteurs à droite comme à gauche les noms de l'ancien patron de la CFDT Laurent Berger et de l'ex-ministre centriste Jean-Louis Borloo, selon des sources proches des discussions.

Un gouvernement vierge de tous engagements politiques

Autre critère important : cette perle rare doit être dénuée de toutes ambitions présidentielles, comme l'a préconisé Sébastien Lecornu lors d'une interview accordée à France 2. 

"L'équipe gouvernementale quelle qu'elle soit", devrait être "complètement déconnectée des ambitions présidentielles pour 2027", a-t-il expliqué. "La situation est déjà suffisamment difficile. Il faut qu'on ait au fond une équipe qui décide de se retrousser les manches et de régler les problèmes du pays jusqu'à l'élection présidentielle" de 2027, a-t-il ajouté.

Son gouvernement devra avoir le même profil, à la limite du gouvernement technique. Une configuration qui écarte toutes fortes personnalités qui pourraient faire de l'ombre au président

La rédaction vous recommande
À écouter aussi

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info

En Direct

/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte