Le général de Gaulle l'"intimidait". À la veille du 80e anniversaire de l'appel du 18 juin 1940, Valéry Giscard d'Estaing s'était confié au micro de Thomas Sotto dans RTL Soir, en juin 2020. L'ancien président de la République qui est décédé à l'âge de 94 "des suites du Covid", avait partagé ses souvenirs mais aussi ses idées sur l'actualité.
Le troisième président de la République était revenu sur le général de Gaulle dont il avait été son ministre pendant sept ans. "Il était assis dans son fauteuil à l'Élysée, fauteuil dans lequel je ne me suis jamais assis moi-même", avait-il raconté.
Pour lui, le général de Gaulle a façonné le poste de président de la République quitte à le rendre unique. Ses origines politiques "ne se retrouvent chez aucun de ses successeurs", confiait Valéry Giscard d'Estaing qui regrettait que "la définition de la politique de la France" soit "faite au niveau présidentiel". Cette spécificité était "une erreur à ses yeux". "Dans le système que nous vivons à l’heure actuelle, il y a un président avec un pouvoir assez étendu et il n’y a plus de gestionnaire (...) Il faut changer l’application de la constitution", estimait-il.
L'ancien président avait tiré un portrait très sévère d'Emmanuel Macron. Y a-t-il chez l'actuel chef de l'État, une part de gaullisme ? "Je ne pense pas, avait répondu Valéry Giscard d'Estaing. Le général de Gaulle était un militaire, de culture militaire, et qui en particulier avait fait approuver une Constitution qu'actuellement nous ne respectons pas".
"J'ai de l'estime pour le premier ministre, et je pense qu'il conviendrait de le laisser exercer plus complètement sa charge".
Se référant toujours au général de Gaulle, le troisième président de la Vème République avait fait le choix "qu'il y ait à la fois un président et un premier ministre. Le président représentait l'identité nationale et les grands choix nationaux. La gestion du pays était faite par le premier ministre et le gouvernement. Actuellement, la définition de la politique de la France serait faite au niveau présidentiel".
Issu du centre-droit libéral et démocrate-chrétien qui a bâti l'Europe d'après-guerre, Valéry Giscard d'Estaing s'était estimé "à la fois heureux et inquiet" concernant la situation de l'Europe. Fervent européen, l'ancien président de la République estimait que "la manière dont le système fonctionne n’est pas satisfaisante".
Il avait aussi fait part d'un regret : "Actuellement il y a encore 27 commissaires égaux pour diriger l’Europe, c’est absurde". Selon lui, "il faudrait avoir environ 12 commissaires au lieu de ça on a 27 commissaires qui interviennent dans des conditions plus ou moins désorganisées".
Lors de cet entretien exclusif, Valéry Giscard d'Estaing s'était aussi exprimé sur la plainte déposée contre lui pour agression sexuelle par une journaliste allemande, Ann-Kathrin Stracke.
L'ancien président de la République affirme que "tout cela est grotesque" et que ces accusations sont "une allusion à un événement qui se serait produit il y a deux ans et qui aurait été un geste dont personne n'a gardé le souvenir".
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