2 min de lecture
Valery Giscard d'Estaing au Bourget, le 14 octobre 2014.
Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Politique »
Valéry Giscard d'Estaing est décédé, à l'âge de 94 ans, dans sa propriété d'Authon dans le Loir-et-Cher. Le troisième président de la Vème République avait été hospitalisé à plusieurs reprises ces derniers mois pour des problèmes cardiaques. Élu à 48 ans, il a été le plus jeune président de la Ve République jusqu'à Emmanuel Macron. Le 27 mai 1974, il entre à l'Élysée au son de La victoire en chantant, ce chant des révolutionnaires de 1794. Il rêve alors de changements radicaux.
C’est la mort brutale de Georges Pompidou qui a précipité sa candidature, mais le ministre des Finances se prépare depuis longtemps. VGE comme on l’appelle, se voit en Kennedy français et mène une campagne tournée vers la jeunesse. Une fois élu, il se veut à l'écoute d'une société qui, après mai 68, aspire à plus de liberté. Il abaisse la majorité à 18 ans et promeut le collège unique.
Pour les femmes, les avancées sont majeures : le divorce par consentement mutuel et l'IVG, réforme emblématique que Simone Veil défend contre une partie de son camp. Sur le forme aussi, le président cherche à innover : il joue de l’accordéon, prend le petit déjeuner avec des éboueurs et dîne chez des "Français moyens".
Ces tentatives de "faire peuple", en décalage avec ses origines aristocratiques et sa prononciation chuintante font le bonheur des imitateurs. Il va même jusqu’à enrôler son épouse Anne-Aymone, visiblement pétrifiée, pour présenter ses vœux aux Français. Sur le plan international aussi, Valéry Giscard d'Estaing veut dépoussiérer les relations entre grands de ce monde.
C’est lui qui invente les réunions des pays industrialisés, toujours en vigueur aujourd’hui. Il se lie d'une amitié indéfectible avec Helmut Schmidt, le nouveau chancelier allemand. Ils ne sont pas du même bord politique mais relancent ensemble la construction européenne. Déjà, ils imaginent une monnaie commune, prémisses de l'euro.
Avec le choc pétrolier, la flambée des prix, le chômage en hausse, le climat social se durcit... pour conjurer une défaite annoncée aux législatives de 78, Giscard agite la peur de l’arrivée de la gauche. Sans doute trop confiant, le président opte pour la pire des défenses quand éclate fin 79 l’affaire des diamants de Bokassa. Cette erreur va lui coûter cher dans l’opinion. L’opposition a beau jeu de souligner son arrogance, de rappeler ses chasses en Afrique, son château, ou de le caricaturer en monarque. Il le paie en 1981, le 10 mai, Valéry Giscard d'Estaing est battu par François Mitterrand. Lors de ses fameux adieux, les yeux embués, il a du mal à digérer ce qu’il perçoit comme une ingratitude des Français.
À 55 ans, Valéry Giscard d’Estaing se replie sur ses terres auvergnates et refait ses gammes : député national, député européen, il espère revenir au sommet, mais les Français ne l’attendent plus alors, il surprend en publiant des romans sentimentaux. En 2005, il se met à rêver d’une présidence de l’Europe, mais c’est la douche froide quand les citoyens disent non à une constitution européenne.
Contrairement à son rival de toujours Jacques Chirac, il ne parviendra jamais à regagner le cœur des Français. Pourtant, Valéry Giscard d’Estaing a fait entrer la France dans la modernité, Emmanuel Macron s’en inspire encore aujourd’hui.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte