Le scenario du pire pour le Rassemblement national est désormais évoqué. Si Marine Le Pen est "empêchée" de se présenter à l'élection présidentielle de 2027, Jordan Bardella sera "candidat". "Il n'y a pas d'ambiguïté sur le fait que Marine Le Pen est ma candidate, et que si elle devait être empêchée demain, je pense pouvoir vous dire que je serai son candidat. Je ne peux pas être plus clair que ça", a déclaré Jordan Bardella dans un entretien au Parisien, invoquant "l'impérieuse nécessité de rester unis et soudés".
Pourtant, dans la foulée de la décision de justice en première instance, l'état-major du Rassemblement national se refusait à évoquer le plan B comme Bardella, faisant front derrière la candidate naturelle. L'interview du président du Rassemblement national vient modifier cette stratégie. "Maintenant, on peut refaire de la politique", notait un proche de Jordan Bardella, après le rassemblement organisé à Paris en soutien à Marine Le Pen.
"On se prépare à toutes les hypothèses et tous les scénarios", confie un élu RN. Et parmi les possibilités évoquées, celle d'ancrer Jordan Bardella comme étant le candidat naturel à la succession de Marine Le Pen, et au sein du RN. "Il n’a jamais fait de campagne présidentielle sur son nom, on n’est jamais bien rodé à la première", prévient un proche de l'ancienne présidente du parti dans Le Parisien.
Pour se préparer au scrutin présidentiel, la possibilité d'un parachutage de Jordan Bardella, à Hénin-Beaumont, le fief de Marine Le Pen, dans le cas d'une dissolution. "Tout est possible", répondait le porte-parole du parti Sébastien Chenu sur Franceinfo le 23 avril dernier. "Jordan Bardella, s'il y avait une dissolution, aurait à cœur de mener la bataille législative, peut-être même, s'il le souhaitait, être candidat (...) dans n'importe quelle circonscription de France" expliquait-il.
Réponse de Jordan Bardella dans les colonnes du Parisien : "Je n’ai jamais évoqué les élections législatives avec personne. Il n’est pas prévu au moment où je vous parle, que je sois candidat à des potentielles législatives anticipées". Mais qu'en sera-t-il dans les mois à venir ?
En attendant une hypothétique dissolution, le principal concerné évoque sa capacité à pouvoir être candidat dans Le Parisien. "Ce qu'on attend d'un potentiel Premier ministre comme d'un candidat à l'élection présidentielle, ce sont des qualités qui sont peu ou prou assez similaires. La fonction est différente. Mais la capacité à rassembler, écouter, comprendre les Français, ce sont des missions que j'ai faites aussi miennes depuis plusieurs mois", a-t-il expliqué.
Pourtant, dans la foulée de sa condamnation en première instance, Marine Le Pen déclarait sur TF1 : "Jordan Bardella est un atout formidable pour le mouvement. J’espère que nous n’aurons pas à user de cet atout plus tôt qu’il n’est nécessaire". Le lendemain, celle qui était déjà lancée dans la course pour la présidentielle de 2027 insistait sur le fait que "l’élection présidentielle, c’est une élection 'intuitu personae'. Ce n’est pas une élection de parti, mais de personne. (…) Il n’est pas question aujourd’hui d’envisager un plan B avant même d’être allé au bout du plan A".
Il y a un mois, l'évocation même d'un empêchement de Marine Le Pen pour la prochaine présidentielle agaçait. "Jordan Bardella fait campagne avec Marine Le Pen en duo depuis longtemps. Sa notoriété et son image sont bien installées dans le paysage politique et médiatique. Et s’il doit être notre candidat après le jugement en appel, il restera encore du temps, ne vous inquiétez pas pour nous", indiquait Philippe Olivier.
Le calendrier semble donc s'être accéléré pour le RN. "Il fait son chemin sans brûler les étapes", note le politologue et spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus auprès de nos confrères de France 24. "Il a encore certaines faiblesses, notamment dans les débats, et quelques positions qui flottent au gré du vent, comme sur les retraites ou la Russie, mais il lui reste du temps et il a le double avantage d’être jeune et de ne pas être issu de la famille Le Pen", ajoute le spécialiste de l’extrême droite.
Si la question d'évoquer un plan B à la candidature de Marine Le Pen a été timidement évoqué au sein du parti, dans l'opinion publique, elle ne fait guère de doute. Selon un sondage Elabe pour BFMTV et La Tribune dimanche réalisé du 2 au 4 avril dernier, soit quelques jours après la condamnation en première instance de Marine Le Pen, la députée du Pas-de-Calais et son dauphin caracolent en tête des intentions de vote, avec, pour elle, entre 32 et 36% des intentions de vote, et, pour lui, entre 31% et 35,5%. Le sondage teste six configurations, avec des candidats différents pour le PS, LR, le bloc central.
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