"640.000 euros de droits d'auteur" : le succès éditorial de Jordan Bardella rapporte bien plus que son mandat européen

Les livres peuvent rapporter davantage que les mandats politiques. Avec les tournées de dédicaces, Jordan Bardella, président du Rassemblement national, soigne autant son image que son compte en banque. Un enfarinage à Vesoul, un œuf sur la tête à Moissac, mais à chaque fois des partisans venus en nombre. Un millier de personnes à Woustviller, commune de 3.000 habitants située en Moselle, se sont déplacées pour rencontrer l'homme politique. La tournée va se poursuivre, avec des déplacements dans des villages orientés vers le terroir. Ce samedi 13 décembre, il sera par exemple à La Freissinouse, village de 800 habitants, à côté de Gap, dans les Hautes-Alpes.

Le premier ouvrage de Jordan Bardella, Ce que je cherche, s'était écoulé à plus de 210.000 exemplaires. Grâce aux déclarations obligatoires publiées par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, on sait que les ventes de son premier livre ont généré plus de 640.000 euros de droits d'auteur pour le président du RN, soit dix fois plus que son salaire annuel de député européen. D'après des spécialistes du monde de l'édition, interrogés par le journal Libération, le trentenaire n'aurait pourtant pas été "gourmand" au moment de négocier ses contrats.

Une campagne électorale officieuse qui ne coûte rien au Rassemblement national

À ces chiffres s'ajoutent les nouvelles ventes de son second ouvrage Ce que veulent les Français. Selon les dernières statistiques de l'organisme spécialisé Edistat, Jordan Bardella a déjà vendu au minimum 57.000 exemplaires de l'ouvrage en plus d'un mois. À titre de comparaison, Éric Zemmour a vendu 51.000 exemplaires de son dernier livre et Marine Tondelier, seulement 3.400 impressions. Loin de Philippe de Villiers, en tête des ventes avec 121.000 exemplaires écoulés. 

Pour Jordan Bardella, cette tournée de dédicace fait aussi office de campagne électorale officieuse. Une tournée qui ne coûte rien au Rassemblement national puisque ces rencontres sont payées par la maison d'édition Fayard, détenue par Vincent Bolloré. Le milliardaire possède aussi la chaîne d'information CNews, certains journaux, et même les magasins Relay, présents dans les gares et les aéroports. Une boucle parfaite consistant à publier, promouvoir et vendre. Et, pendant ce temps, Jordan Bardella occupe l'espace sans jamais organiser de meeting, et sans puiser dans les comptes du parti. 

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