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"Je l'assumerai" : comment Nicolas Sarkozy a fait tomber le tabou du "front républicain" contre l'extrême droite

L'ancien président de la République annonce dans son livre "Le Journal d'un prisonnier", publié ce mercredi 10 décembre, qu'il prendra "une position publique sur le sujet" le moment venu.

Dans son Livre "Le Journal d'un prisonnier", Nicolas Sarkozy explique qu'il souhaite un rassemblement le plus large possible.

Crédit : BERTRAND GUAY / AFP

Nicolas Sarkozy et le RN : Julien Fautrat est l'invité de Jérôme Florin.

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Julien Fautrat - édité par Jérémy Descours

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La sortie du livre de Nicolas Sarkozy, ce mercredi 10 décembre 2025, est incontestablement l'événement de la semaine. Dans Le Journal d'un prisonnier, publié chez Fayard, l'ancien président raconte sans fard ses 15 jours de détention à la prison de la Santé. Nicolas Sarkozy règle aussi quelques comptes et parle également de politique, beaucoup même.

Dans son livre, l'ancien locataire de l'Élysée révèle un échange téléphonique qu'il a eu avec Marine Le Pen. On y apprend que la patronne du RN a apporté son soutien à Nicolas Sarkozy après sa condamnation pour association de malfaiteur dans l'affaire du financement libyen. Un geste apprécié par l'ancien chef d'État qui s'est engagé auprès d'elle à ne plus soutenir de front républicain contre l'extrême droite. Un tabou tombe.

En effet, page 73, Nicolas Sarkozy annonce qu'il ne s'associera pas à un quelconque front républicain. En clair, il ne fera pas barrage à l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir. "Je l'assumerai en prenant le moment venu une position publique sur le sujet", écrit Nicolas Sarkozy, qui a déjà reçu Jordan Bardella. Ce dernier souhaite également un rassemblement le plus large possible. On comprend entre la droite et l'extrême droite. 

Comment réagissent les autres responsables de la droite ?

La droite, elle, ne réagit pas très bien... "On le laisse parler", explique un élu de droite. "Ça passera", poursuit un conseiller contacté par RTL. "Où est l'union des droites ? Vous voyez bien qu'elle n'existe pas", a assuré, dimanche, Bruno Retailleau, tout en voulant s'adresser aux électeurs du RN pour que "l'union des droites se fasse par le terrain", comme il dit, "par les urnes". En clair, l'ancien ministre de l'Intérieur veut faire du Sarkozy 2007, quand ce dernier avait siphonné les voix de Jean-Marie Le Pen pour devenir président de la République. 

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Mais pourquoi Nicolas Sarkozy dit-il tout ça aujourd'hui ? Est-ce une conviction ? Difficile de le dire pour le moment. En revanche, ce qui est sûr, c'est que l'ancien président a longtemps plaidé pour que la droite aille dans le gouvernement Macron. Une position incompatible, donc, avec la chute du front républicain. 

Côté du RN, comment vit-on ce soutien ?

Ce n'est un secret pour personne, Marine Le Pen a longtemps combattu Nicolas Sarkozy. La députée se présente d'ailleurs comme n'étant ni de gauche, ni de droite, tout comme son entourage. Au sein du RN, on sait également qu'une partie des électeurs de Marine Le Pen ont été déçus par Nicolas Sarkozy. 

À l'inverse, en privé, Jordan Bardella fait de l'ancien président l'un de ses modèles en politique. Dans son premier livre, Réunir les différentes droites, le président du RN cite la campagne de 2007 comme ce qu'il faut faire aujourd'hui. 


L'ancien chef d'État devrait, en tout cas, être questionné sur le sujet dès ce mercredi10 décembre lors d'une séance de dédicaces organisée dans une librairie du 16e arrondissement de Paris. 

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