Briser le plafond de verre. Éric Zemmour prépare le terrain pour sa candidature à l'élection présidentielle de 2022. Comme Marine Le Pen, le polémiste cherche à élargir sa base électorale. L'enjeu est de taille si l'on observe les tendances des études d'opinion. La candidate du Rassemblement national et le candidat putatif recueillent chacun environ 16% des intentions de vote. Ils trustent ainsi les deuxième et troisième places dans les sondages.
Invité du Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI le 24 octobre, Éric Zemmour l'affirme : "C'est moi qui rassemble". Sous-entendu à peine voilé, Marine Le Pen n'est pas en mesure de le faire. La candidate "a enfermé ses électeurs, qui sont pour la plupart des électeurs de classe populaire (...) dans un ghetto politique parce qu'elle n'en sort pas et ne les sort pas de ce ghetto, explique-t-il. Le vote pour Marine Le Pen ne sert à rien puisqu'elle ne peut pas gagner la présidentielle car elle n'a pas le vote d'une partie de la bourgeoisie CSP+".
En opposition, Éric Zemmour assure qu'il remportera l'élection présidentielle. "Quand je joue au tennis ou au football, je joue pour gagner. Je ne joue jamais pour perdre, c'est un principe depuis que j'ai huit ans. Donc oui, si je me présentais, ce serait pour gagner évidemment". Selon Le Monde, sa stratégie repose sur l'obtention d'un tiers des électeurs du Rassemblement national, un tiers de ceux qui votent Les Républicains et un tiers d'abstentionniste.
En septembre dernier, le clan de Marine Le Pen minimisait l'impact d'Éric Zemmour dans la campagne. "Éric Zemmour ne sera pas le candidat des 'gilets jaunes', assurait un proche de la candidate RN. Avec ses propositions sur l'immigration, je suis sur ma faim. Ca tourne en rond". Ailleurs dans l'échiquier politique, un macroniste mettait en avant la même faiblesse : "Éric Zemmour a le handicap de la classe populaire".
Une critique qui a du arriver jusqu'aux oreilles du principal concerné. Éric Zemmour a entrouvert légèrement la porte sur un programme et commence à aborder d'autres thématiques que celle de l'immigration. L'essayiste s'attaque ainsi au sujet du pouvoir d'achat des Français avec le permis à point qu'il souhaite supprimer. D'après lui, ils seraient victimes d'un "racket organisé par l’État". "Il tente de la gauchiser, explique Olivier Bost éditorialiste politique de RTL. Pour capter cet électoral populaire, Éric Zemmour a annoncé aussi annoncé vouloir revenir aux 90 kilomètres/heure. Il ne rejette pas les doutes sur le réchauffement climatique, il veut 'cesser d’emmerder les Français'".
Selon lui, "ces mesures sont simples et ne coûtent rien dans l’immédiat. Pour tenir les deux bouts de son électorat, Éric Zemmour ne se départit pas d’une vision très libérale sur le plan économique. Le pouvoir d’achat, ce n’est pas son truc".
Éric Zemmour veut donc à la fois parler à la France des "gilets jaunes" et à la bourgeoisie. Lui-même expliquait lors d'une visite à Versailles la nécessité d'"allier la sociologie de la Manif pour tous" à celle des "gilets jaunes". Le polémiste en avait profité pour détailler son raisonnement. "La Manif pour tous, en majorité bourgeoise, a échoué parce que les classes populaires y sont restées étrangères. Il faut trouver les axes qui rassemblent ces deux sociologies", expliquait-il. Et pour Éric Zemmour, "le sujet qui rassemble, c'est la question au sens large identitaire et de l'immigration". "Les autres combats ne sont pas moins importants mais vont nous faire perdre. Il faut avancer avec le thème qui rassemble. Ensuite nous verrons bien", ajoutait-il.
Ciblant l'électorat associé à La Manif pour tous, le polémiste reste très flou sur sa volonté ou non de revenir sur le Mariage pour tous s'il accède au pouvoir. Interrogé sur le sujet lors du Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI, l'essayiste insiste sur le fait qu'il ne compte pas "démarier les gens". Quant au maintien ou non du mariage pour tous, il répond d'un ton laconique : "On verra". Cette droite catholique et identitaire correspond à l'électorat de François Fillon lors de l'élection présidentielle de 2017. Selon l'Ifop, Éric Zemmour capte un quart des anciens électeurs de François Fillon (24%). Parmi eux, il attire davantage ceux des catégories populaires (29%) que des cadres et professions intellectuelles supérieures (23%).
L'Ifop observe aussi que le camp de la droite "nationale-populiste", composé d'Éric Zemmour, de Marine Le Pen, de Nicolas Dupont-Aignan attire désormais un électeur sur trois, venus du RN mais aussi de la droite classique. Un "bond de voix" a été "observé" chez les cadres (+12 points), les diplômés du supérieur (+10), les ruraux (+16) ou les catholiques pratiquants (+11) par rapport à 2017. Reste à savoir si Éric Zemmour réussira là où Marine Le Pen a échoué en fissurant le plafond de verre.
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