Il était le principal artisan de la dédiabolisation du Front national et le protégé de Marine Le Pen. Mais après des semaines de bras de fer, Florian Philippot a annoncé jeudi 21 septembre qu'il quittait le parti. "On m'a dit que j'étais vice-président à rien... Écoutez, je n'ai pas le goût du ridicule, je n'ai jamais eu le goût de rien faire, donc bien sûr je quitte le Front national", a-t-il justifié.
Les tensions entre la présidente et son vice-président avaient débuté pendant la campagne présidentielle. Marine Le Pen avait revu sa position sur la sortie de l'euro, remettant à plus tard ce projet, ardemment défendu par Florian Philippot.
En juillet dernier, après le résultat décevant du Front national à la présidentielle, 33,9%, Marine Le Pen expliquait attendre la position des adhérents du parti. Dans le même temps, Florian Philippot ne tenait pas le même discours. "La sortie de l'euro ne sera pas abandonnée", assurait-il, menaçant même de quitter le parti si ce dernier renonçait à la sortie de l'euro.
Les relations ne s'étaient pas améliorées avec le lancement par Florian Philippot des Patriotes mi-mai, une association créée au sein du Front national et présentée comme un moyen de "défendre et porter le message de Marine Le Pen au soir du second tour de l'élection présidentielle" pour arriver à un "large rassemblement". Mais au parti, certains ont vu d'un très mauvais œil cette création, y décelant le signe d'une ambition personnelle.
Quelques jours avant le départ de Florian Philippot, Marine Le Pen lui avait demandé de quitter la présidence des Patriotes. La présidente du Front national souhaitait que son bras droit se "reconcentre" sur la refondation du parti, plutôt que sur la direction de l'association. Réponse du principal intéressé : "On ne refera pas la fondation avec un pistolet sur la tempe".
Dans le même temps, Florian Philippot avait eu des mots très durs concernant la nouvelle ligne du FN, stigmatisant "un retour en arrière absolument terrifiant, qui affole des milliers de personnes". "Le visage que renvoie le FN en ce moment est épouvantable", avait-il assuré. "Le Front national est rattrapé par certains vieux démons. On voit des expressions inquiétantes resurgir sur la dédiabolisation."
Le point de non-retour a été atteint le 20 septembre quand Marine Le Pen a maintenu Florian Philippot à son poste de vice-président, mais lui a retiré sa délégation à la communication et à la stratégie.
Or de question dans ces conditions de rester au parti et d'être "vice-président à rien", pour celui qui avait rejoint Marine Le Pen en 2009. Après l'annonce de son départ, Florian Philippot n'a en revanche pas donné de piste quant à son avenir politique.
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