Nouveau gouvernement : où en sont les dernières tractations ?

Il est apparu pour la première fois publiquement aux côtés du chef de l'État dimanche soir à 8 septembre l'occasion de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques. Michel Barnier a endossé son costume de Premier ministre et il lui reste maintenant à former son gouvernement. L'attente sera probablement moins longue que pour sa nomination, mais les tractations sont toujours en cours. Il déjeune d'ailleurs ce lundi 9 septembre avec Emmanuel Macron.

Ils sont déjà plusieurs à avoir fait acte de candidature pour entrer dans le nouveau gouvernement, certains l'ont même fait à voix haute. Le dernier en date : Karl Olive, le député des Yvelines et proche d'Emmanuel Macron. Il a fait savoir ce lundi qu'il répondrait par l'affirmative si la proposition lui était faite. Et ce n'est pas le seul. Dans l'entourage de Michel Barnier, on évoque beaucoup de candidatures spontanées de parlementaires, de personnalités de la société civile, du monde associatif, du monde de l'entreprise aussi, avec une ligne directrice, l'efficacité, c'est le mot d'ordre, et des "gens sympas", c'est aussi ce que dit Michel Barnier.

Côté politique, on sait que le nouveau Premier ministre a eu beaucoup d'échanges avec la droite, c'est normal, c'est sa famille politique d'origine. Un nom quand même est cité en coulisses, celui de Xavier Bertrand. Il rêvait de Matignon, mais il ne dirait pas non à un poste de ministre. De préférence, quand même, un gros ministère régalien, si on lui propose. Quant à la gauche, selon nos informations, il y a bien des échanges avec des responsables de premier plan. Mais rien de très conclusif. Bernard Cazeneuve, lui, a clairement exclu de rentrer au gouvernement.

Quid des ministres du gouvernement Attal ?

Parmi les prétendants, on retrouve aussi les ministres démissionnaires qui sont toujours en place. Certains ont carrément dit qu'ils voulaient continuer le job. Cela arrange Emmanuel Macron qui va pousser pour garder des proches, pour conserver au maximum son influence, en particulier dans les ministères régaliens. 

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Il y a par exemple Sébastien Lecornu à la Défense, Gérald Darmanin à l'Intérieur, mais il pourrait passer de l'Intérieur aux Affaires étrangères. Ça tombe bien, les deux sont des anciens LR, comme Michel Barnier. Il y a aussi Aurore Bergé, qui est proche du nouveau Premier ministre et qui, elle aussi, se verrait bien rester. Et puis, il faudra bien trouver des places pour les amis de François Bayrou et d'Edouard Philippe.

Quelles priorités pour ce gouvernement

La priorité des priorités est aujourd'hui de faire adopter le budget pour 2025. Il doit être présenté au Parlement le 1er octobre, ce qui urge donc. On est aussi très en retard sur le calendrier européen, d'autant que la France est visée par une procédure pour déficit excessif. Ce lundi après-midi, ce sont les ministres démissionnaires, Bruno Le Maire et Thomas Cazenave, qui vont être entendus par la Commission des finances de l'Assemblée, une situation un peu curieuse. Mais évidemment, Michel Barnier va imprimer sa marque et son directeur de cabinet travaille déjà d'arrache-pied sur ce budget.

Pour le reste, son premier déplacement de Premier ministre a quand même donné une petite indication. Il était samedi à l'hôpital pour enfants Necker à Paris pour parler santé. Ce sera une priorité du gouvernement, selon lui. Puis il y a aussi l'éducation, l'école avec une décision que des milliers de familles attendent concernant la réforme du brevet des collèges, obligatoire ou pas pour passer en Seconde. Tout cela devrait être précisé dans la déclaration de politique générale devant l'Assemblée, attendue au plus tard début octobre.

Un nouveau gouvernement toujours menacé par une éventuelle censure

Tous ces objectifs ont été fixés alors que l'épée de Damoclès de la censure plane toujours. La gauche va censurer ce nouveau gouvernement de but en blanc dès que la session parlementaire sera ouverte. C'est l'article 49.2 de la Constitution qui laisse l'initiative aux députés, mais le RN ne devrait pas se joindre à cette toute première censure. Après, ça va se compliquer, effectivement. Avec le vote du budget ou les différents projets qui viendront en discussion, le gouvernement Barnier est sous surveillance, disait samedi Jordan Bardella.