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À dix jours des élections municipales, le mode de scrutin dans les trois plus grandes villes françaises, Paris, Lyon et Marseille, a de quoi interroger : ce n'est pas la même démocratie qu'ailleurs, parce qu'un candidat peut se retrouver minoritaire en voix et l'emporter. C'est déjà arrivé. Et puis, ça peut donner lieu à de petits arrangements, des combinaisons - certains parleront de magouilles - qui pourraient réserver des surprises lors du troisième tour, c'est-à-dire au moment du choix du maire.
Paris, Lyon et Marseille sont découpées en arrondissements, ou secteurs. Les électeurs élisent, en deux tours, comme partout, des conseillers municipaux dans leur arrondissement. Et, parmi ces élus, il y a des conseillers qui désignent le ou la maire. Selon les arrondissements, la voix d'un simple électeur compte donc plus ou moins selon le résultat final. Le suffrage est donc presque universel.
Ce qui compte, pour un candidat, n'est pas de faire le plus de voix partout, mais de remporter les plus grands arrondissements. Avec ce mode de scrutin, le Rassemblement national pourrait arriver premier à Marseille, par exemple, sans aucune chance de ravir la ville. Ça marche avec toutes les couleurs politiques, mais il y a pire.
Ce système est fait pour les arrangements de couloir, dans le dos des électeurs. C'est un fin connaisseur du système qui nous en a parlé comme ça. Par exemple, à Lyon, vous pourriez élire un maire d'arrondissement En Marche!, par exemple, mais cet élu pourrait choisir, avec ses équipes, de voter ensuite pour un maire Les Républicains au troisième tour. Pourquoi ? Parce qu'à Lyon, certains soupçonnent Gérard Collomb de préparer une combine pour gagner la métropole et laisser à Étienne Blanc, le candidat LR, la mairie. Les électeurs ne le savent pas, et certains intéressés l'ont démenti mercredi 4 mars au soir lors d'un débat télévisé sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.
À Marseille, c'est un autre cas de figure : la faiblesse des uns et des autres pourrait aussi donner quelques combinaisons inattendues, voire baroques. Les alliances d'un tour à l'autre se produisent dans toutes les villes entre le premier et le second tour. Après, il y a une prime majoritaire très forte pour le gagnant. Le maire désigné n'est donc jamais une surprise. C'est comme ça que ça se passe partout.
À Paris, Lyon et Marseille, c'est différent : les jeux pourraient être plus serrés et plus aléatoires avec, en plus, des triangulaires ou quadrangulaires dans certains arrondissements. Ça peut donner des résultats bien plus contrastés qu'aux élections précédentes et tout peut donc se jouer au troisième tour. À Paris, c'est l'espoir, notamment, d'Agnès Buzyn. La candidate La République en Marche espère récupérer, après le second tour, des maires d'arrondissement de ces adversaires de la veille pour former une majorité. Comme le "Tout sauf Hidalgo" est puissant, Agnès Buzyn compte dessus.
Vous le voyez, à Paris, Lyon et Marseille, ce ne seront pas des élections comme partout ailleurs. Et, par transparence vis-à-vis des électeurs, ça vaudrait franchement le coup de revoir ces bizarreries au moment d'une vraie réforme constitutionnelle.
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