Mort de Giscard d'Estaing : "L'homme le plus intelligent que j'aie rencontré", salue Morin

Héritier politique de Valéry Giscard d'Estaing, Hervé Morin se souvient d'un homme à l'intelligence exceptionnelle avec qui il partageait régulièrement des déjeuners. L'ancien président de la Ve République s'est éteint le mercredi 2 décembre à l'âge de 94 ans. 

"Au-delà de sa carrière politique, je retiens surtout un homme qui était d'une intelligence extraordinaire", réagit sur RTL le président de la région Normandie. "Valéry Giscard d'Estaing est l'homme le plus intelligent que j'aie jamais rencontré, très clairement. Il avait une classe folle, une capacité d'analyse et de synthèse exceptionnelle".

Hervé Morin, ancien ministre de la Défense, tient également à rappeler à quel point cette question était importante pour Valéry Giscard d'Estaing. "Il a été un président très attentif aux questions militaires et de Défense, qui a, dans son parcours, fait beaucoup pour l'amélioration de la condition militaire et l'équipement des forces armées".

Il était capable de vous fusiller en quelques secondes avec le mot juste

Hervé Morin sur RTL

Partager la citation

Au-delà de sa puissance intellectuelle, Hervé Morin décrit en Valéry Giscard d'Estaing, "un grand fauve, capable d'avoir des mots terribles, de vous fusiller en quelques secondes avec le mot juste." "C'était un homme qui, en plus, ressentait beaucoup l'échec de 1981 qui a été pour lui causé par la trahison de Jacques Chirac. Entre les deux hommes, l'histoire n'était jamais terminée".

S'il y avait une réforme à retenir de ce président moderne, outre les avancées sur l'IVG, Hervé Morin rappelle que Valéry Giscard d'Estaing "a été le dernier président de la République à présenter un budget à l'équilibre, en 1980". "Depuis 40 ans, explique-t-il, la France vit au-dessus de ses moyens". 

Autre héritier politique de Giscard d'Estaing, Emmanuel Macron a, selon Hervé Morin, "cette espèce de mystique" qu'il partage avec lui. Mais il partage également ses défauts. "Si Giscard a perdu en 1981, c'est qu'il s'est isolé progressivement, et je pense qu'Emmanuel Macron souffre du même défaut, il donne le sentiment d'être un homme seul, comme Giscard pouvait parfois le donner".