Maintenant, dans les quinquennats, il faut s'attendre à tout... Le retour de Manuel Valls, vous n'y aviez pas pensé ? Lui, si. Et il le dit à tout le monde. Un responsable de la majorité en rigole, "ça doit-être l'odeur du 49.3, ça l'émoustille".
C'est vrai que l'ancien Premier ministre a une petite expérience en la matière, il l'a utilisé à deux reprises pour contraindre sa majorité rebelle pour la loi Macron et pour la loi Travail. Et il le reconnaît, ça a "marqué son image".
Ce qui émoustille visiblement Manuel Valls, complète un ministre, c'est la perspective d'un remaniement. Son pari est assez simple : Emmanuel Macron doit rebondir pour 2022. "Le chef de l'État, a expliqué lundi 9 mars Manuel Valls, qu'il a besoin de quelque chose pour redonner de la force à ce quinquennat." Est-ce que ce sera avec lui ? "Si je peux servir politiquement, oui, bien évidemment...", dit-il. Une offre de service en bonne et due forme et en même temps, Manuel Valls est très prudent. Il sait que ses anciens amis socialistes ne l'attendent pas, pas plus que la majorité ou même que les Français.
Il le dit lui-même, il est impopulaire mais il a envie de servir son pays, la France. Manuel Valls explique qu'il est "libre, disponible, comme Emmanuel Macron est libre de choisir avec qui il veut travailler". Pour l'instant, l'ancien Premier ministre s'exprime sur ses sujets de prédilections : la laïcité, l'antisémitisme, l'autorité... Le fameux pilier régalien, pas franchement porté, incarné comme on dit, aujourd'hui dans la majorité.
Pourtant Manuel Valls est élu et vit bien à Barcelone aujourd'hui. Mais il dit aussi qu'il n'aura pas de destin politique national en Espagne, qu'être maire de Barcelone, il a essayé, il n'a pas réussi. Il est juste parvenu à empêcher les indépendantistes de gagner. Avant tout, répète-t-il, la France est sa seule patrie.
"Si le pays a besoin de lui, s'il peut aider, explique-t-il, il sera là." Manuel Valls ne dit pas clairement qu'il veut redevenir Premier ministre, ça aurait un air de déjà-vu. François Hollande l'avait nommé à Matignon en mars 2014, juste après...Une défaite aux municipales. L'histoire ne se répète pas. Manuel Valls ne veut pas retomber, dit-il, "dans ce qu'il a déjà fait." Pas plus qu'il n'a envie de participer à la bataille des anciens socialistes. Il faut dire qu'entre Ségolène Royal, François Hollande ou Bernard Cazeneuve, il y a déjà beaucoup de revenants.
En fait, Manuel Valls est disponible pour la France, mais il dit qu'il ne sait pas encore comment. En fait, à travers ses expressions, Manuel Valls fait des offres de service à Emmanuel Macron même s'il précise qu'il n'a pas besoin de la presse pour ça, qu'il a toujours gardé un lien avec le Président, qu'ils sont en contact. On peut se moquer de cette envie de retour, surtout quand on repense aux années François Hollande. Mais que Manuel Valls y songe, ça raconte un peu, aussi, de l'état de notre pays et du pouvoir actuel. Marine Le Pen qui était hier dans ce studio peut l'emporter en 2022.
Et Emmanuel Macron, comme certains de ses proches le disent maintenant ouvertement, n'est pas certain d'être au second tour. Aujourd'hui, le Président manque de poids lourds, de ressources humaines pour la suite. C'est ce que raconte, en creux, le retour pour l'instant médiatique de Manuel Valls.
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