Jeudi 12 mars va prendre fin la procédure pour réclamer un référendum sur la privatisation d’Aéroports de Paris. Un peu plus d’un million de Français ont apporté leur signature. Il en fallait plus de 4 millions. Cette initiative pour demander un référendum, ça n’aura servi à rien ? Pas complètement…
Un peu plus d’un million de signatures. C’est peu et c’est considérable. C’est peu ramené au corps électoral. À peine 2% des inscrits. C’est le score d’une petite liste à une élection présidentielle. Mais un million de signatures, c’est beaucoup sur un sujet comme celui-là. La privatisation d’Aéroports de Paris est une question complexe sur laquelle il faut passer un peu de temps pour se faire une opinion. Le sujet n’a pas pris.
Comment expliquer le million de signatures ? Ce vote s’est nourri de 3 motivations pour les députés à l’origine de l’initiative. Il y a les riverains des Aéroports de Paris, Roissy et Orly qui se sont mobilisés. Il y a des Français qui considèrent que les aéroports, comme les gares ont des biens communs qui appartiennent à tout le monde, donc à l’État. Et puis, il y un autre vote, plus politique encore contre la politique du gouvernement.
Avec l’absence totale de campagne, le sujet n’a pas existé dans le débat public. Ce sont surtout les riverains qui se sont mobilisés. Quand je dis les riverains, c’est à l’échelle de l’Île-de-France. Le bruit des avions concerne des millions d’habitants. Pour beaucoup, si l’État se désengage des aéroports, le trafic va augmenter. Un nouveau terminal doit être construit à Roissy pour augmenter de 40% le nombre de vols par jour.
À Orly, il y a aujourd’hui une interdiction de vol la nuit, mais que va-t-elle devenir ? La tentative de référendum a donc révélé une très forte inquiétude des habitants de l’Île-de-France sur des enjeux de bruit, de santé et d’environnement. C’est ce que signifie à minima, les 1 million de signatures.
Au lendemain de la clôture du site pour la demande de référendum, le gouvernement n’a pas prévu de faire quoi que ce soit. Pas de communiqué pour souligner que le nombre de signatures est insuffisant. Ce n’est pas la peine. La privatisation d’ADP n’est pas vraiment dans l’air du temps. Il y a le contexte économique. En pleine crise sanitaire, en pleine crise boursière, en plein doute pour le secteur aérien, ce n’est pas le moment de vendre.
Ce n’est pas le moment non plus pour le gouvernement de donner l’impression qu’il passe en force sur un dossier qui n’est pas capital. Dans la loi, il a été inscrit le principe que l’État pouvait passer en dessous des 50% de participation. Il n’est pas écrit quand cela se fera.
En terme de privatisation, il y a le mauvais exemple de l’aéroport de Toulouse
Olivier Bost
Il faudra encore convaincre sur le fond. L’absence totale de débat n’a pas permis de lever les doutes sur la privatisation d’Aéroports de Paris. La vente d’ADP doit permettre d’alimenter un fond pour l’innovation, à peu près équivalent à ce que rapporte aujourd’hui l’entreprise. Mais en terme de privatisation, il y a le mauvais exemple de l’aéroport de Toulouse, acheté par des Chinois qui l’ont revendu 3 ans plus tard sans avoir rien fait avec 200 millions d’euros de bénéfices.
Il y a l’exemple de la privatisation des autoroutes, une belle arnaque que les Français payent encore à chacun de leurs déplacements. Pour Aéroports de Paris, plus on va se rapprocher de l’élection présidentielle, moins la privatisation sera urgente. Il y a déjà assez de sujets délicats comme ça.
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