Après plusieurs jours de silence, Gérald Darmanin a affiché jeudi son soutien total aux forces de l'ordre. Le ministre de l'Intérieur a pris la parole pour la première fois depuis le début de la crise au sein de la police, suite au placement en détention provisoire d'un policier accusé de violences policières à Marseille. Gérald Darmanin a reçu dans la soirée les syndicats place Beauvau et a dit comprendre "cette émotion, cette colère, cette tristesse". Si le ministre n'a fait aucune annonce sur l'incarcération du policier, les représentants syndicaux étaient satisfaits à la sortie de cette rencontre.
"Je pense que le ministre de l'Intérieur est plutôt de notre côté, même idéologiquement parlant", a assuré Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat Alliance. "Il ne voit pas d'inconvénient à travailler sur l'article 144, qui concerne la détention provisoire, afin de mettre une clause pour que les forces de l'ordre en fonction soient exclues de ce dispositif", a-t-il poursuivi. Le patron de la police nationale, Frédéric Veaux, avait déclenché une vive polémique en estimant que la place d'un policier n'est pas en détention, "même en cas de faute grave".
"Gérald Darmanin montre qu'il est prêt à évoluer, voire même à faire appel à son parti sur certains sujets. Il a dit lui-même que les policiers ne sont pas au-dessus des lois, mais pas en-dessous des lois. La parole des policiers doit compter et la présomption d'innocence, et non pas la présomption de culpabilité", a ajouté le secrétaire général du syndicat Alliance.
La victime à Marseille, Hedi, avait expliqué dans La Provence avoir été passée à tabac par des policiers, après avoir reçu un tir de LBD dans la tempe. Dans un entretien avec Konbini, mercredi, il apparaît avec "une partie du crâne en moins", raconte devoir marcher avec un casque et ne pas voir de l'œil gauche. La vidéo, qui a suscité une vive émotion sur les réseaux sociaux, a été vue près de 22 millions de fois.