3 min de lecture
Édouard Philippe et Emmanuel Macron, le 29 juin 2020
Crédit : CHRISTIAN HARTMANN / POOL / AFP
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Nous assistons à une bien curieuse chorégraphie entre Emmanuel Macron et son Premier ministre Édouard Philippe. Le temps n’est pas suspendu mais il s’étire… "Le Président de la République n’a pas décidé pour Matignon," répète chaque jour ses conseillers. C’est une question de tempo.
Emmanuel
Macron va achever ce jeudi 2 juillet ses consultations. Il rencontrera notamment les présidents des trois assemblées, le Sénat, l'Assemblée Nationale et le conseil économique social et écologique. Ce soir marquera la fin de ce
moment. Emmanuel
Macron pourra alors passer à la suite et résoudre cette question : "que faire du
reste de son quinquennat ?" Et
seulement à partir de là, nous
saurons avec qui.
J’en
reviens à cette décision que n’a pas prise le Président : garder ou remplacer son Premier ministre. Jusque-là, des proches d’Emmanuel Macron entretenaient l’image d’une balance parfaitement
à l’équilibre entre un maintien ou un départ du Premier ministre, c’est du
50/50. Mais
depuis hier, la
balance penche, m’a confié un conseiller hier soir, vers un maintien. 70% pour
un maintien, 30% pour un remplacement.
Mais si
vous voulez bien, laissons les conjectures aux parieurs, aux bookmakers, ce qui
est intéressant c’est le processus.
Les entourages à l’Élysée et aussi un peu à Matignon racontent un moment politique curieux. Les proches et les moins proches décrivent, par le menu même, ce qui se joue entre les deux hommes, comme s’ils se jaugeaient. Alors qu’au bout de 3 ans, ils se connaissent très bien.
L’enjeu, tout le monde le connait. Emmanuel Macron joue la fin de son quinquennat, sa campagne présidentielle et donc sa
réélection. Édouard Philippe, en position d’attente, veut continuer. Mais si ça s’arrête, ce n’est
pas grave dit-il, mais
c’est un peu plus complexe que ça.
C’est un
équilibre qui se joue, décrit un bon connaisseur de ces deux personnalités. L’équilibre
entre un président volontariste, prêt à prendre des risques et qui veut être
suivi sans résistance par son Premier ministre. Et un
Premier ministre prudent, qui ne veut rien perdre de la stature qu’il a
construite dans son rôle. Il y a un
côté "nouveau départ" dans tout ça.
Emmanuel Macron demande une chose simple à son Premier ministre, c’est d’être d’accord et raccord avec la suite. Pour prendre une image forte, le Président demande à son Premier ministre de faire allégeance. Ce n’est pas banal mais ça s’est déjà produit.
Nicolas
Sarkozy avait fait lanterner François Fillon après 3 ans de pouvoir, un jour
parti, l’autre jour bien en cour. Finalement, Nicolas Sarkozy achèvera la rumeur de Jean-Louis Borloo, premier ministre, avec
une formule assassine : "Je ne vais quand même pas mettre Gainsbourg à Matignon".
Dix ans
plus tard, en 2020, le nom de
Jean-Louis Borloo circule de nouveau. Le
quinquennat a produit cette incongruité. À défaut
de cohabitation contrainte auxquelles on avait fini par s’habituer, le Premier
ministre passe au supplice. Cela reste
un moment politique étrange.
Cette parade entre le Président et son Premier ministre
semblerait un peu surréaliste, quand on pense aux vrais difficultés du
pays comme le virus qui rode ou la vague de licenciements. Emmanuel Macron a créé une attente de toute pièce quand il a parlé de réinvention. C’était le but et il vous faudra attendre encore un peu.
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