"M. Edouard Philippe a remis ce jour la démission du gouvernement au Président de la République, qui l'a acceptée. Il assure, avec les membres du gouvernement, le traitement des affaires courantes jusqu'à la nomination du nouveau gouvernement", a indiqué vendredi 3 juillet un court communiqué de l'Élysée.
Face à un dilemme, Emmanuel Macron a donc choisi, entre le fait de poursuivre la fin de son quinquennat - et une éventuelle candidature en 2022 - avec un premier ministre populaire dans les sondages ou en changer afin d'entamer ce "nouveau chemin" présenté aux Français depuis le déconfinement.
"Un nouveau Premier ministre sera nommé dans les prochaines heures", a annoncé la présidence.
Les résultats des élections municipales permettent de donner des précisions sur le profil de celui ou celle qui pourrait succéder à Édouard Philippe. Les écologistes ont volé de succès en succès lors de ce scrutin, ce qui pourrait donner envie au président de la République de teinter la suite de son quinquennat de vert.
Une volonté qu'il a d'ailleurs affichée dès le lendemain du second tour, en recevant à l'Élysée la Convention citoyenne sur le climat. "On doit remettre l'ambition écologique au cœur du modèle productif", a affirmé le chef de l'État. C'est là que le choix du premier ministre pourrait s'avérer crucial, alors que certains s'interrogent sur l'ampleur de la vague verte et sa longévité d'ici la prochaine présidentielle.
Dans ce cas de figure, Emmanuel Macron pourrait faire le choix de se séparer d'Édouard Philippe, ne faisant pas figure de caution écologique. Qui peut le remplacer ? Les responsables d'EELV ont déjà fait savoir qu'aucun membre du parti n'entrerait au gouvernement à l'occasion du remaniement. Selon Le Parisien, le nom de Jean-Louis Borloo revient avec insistance. "Il s'agite de tous les côtés pour envoyer des signaux. Macron a besoin de figures, des personnalités qui incarnent de surcroît l'écologie. Jean-Louis remplit ces deux cases", indique un de ses supporteurs.
Parmi les autres noms évoqués, Le Parisien ajoute ceux de Laurence Vichnievsky et Jean-Louis Bourlanges, tous deux issus du MoDem. Anne-Marie Couderc, l'ancienne ministre de Jacques Chirac et "le franco-ivoirien Tidjane Thiam, ancien directeur de Crédit Suisse et proche de Thierry Breton" figurent aussi sur la liste.
Le tournant écologique va de pair avec le tournant social et c'est justement entre ces deux impulsions que balance Emmanuel Macron. Après un quinquennat marqué par les crises des "gilets jaunes", de l'hôpital public et des réformes des retraites et de la fonction publique, Emmanuel Macron pourrait tenter de braquer le volant à gauche.
En faisant ce choix, le président de la République tenterait de faire taire une partie de ses détracteurs, y compris au sein de sa majorité, qui estiment que sa stratégie du "en même temps" s'est soldée par un tournant à droite. Là encore, Édouard Philippe issu des Républicains, pourrait être sur un siège éjectable. "Ce juppéiste qui a milité pour les arbitrages de la rigueur, accepterait-il de nouvelles orientations plus à gauche ?", interroge l'AFP. En attendant la décision élyséenne, le premier ministre a mis en garde le président dans un entretien à Paris-Normandie. Le président "sait qui je suis, ce que j'incarne, ce que je peux faire et ce que je ne peux pas faire", a-t-il prévenu. Quelle personnalité politique incarnerait le mieux ce tournant social ? Jean-Yves Le Drian, actuel ministre des Affaires étrangères permettrait à Emmanuel Macron d'amorcer ce virage à gauche.
Ça se joue à 50-50 entre Édouard Philippe et Florence Parly
Un macroniste dans "Le Point"
Selon LCI, les députés La République En Marche militent pour Florence Parly. Déjà dans le gouvernement au poste de ministre des Armées, la majorité mise sur son parcours politique. "Elle connaît le mieux le ministère. Elle y a travaillé aux côtés de Lionel Jospin à partir de 1997, en tant que conseillère aux affaires budgétaires. Avant d’être nommée secrétaire d’État au Budget de 2000 à 2002", rappelle LCI qui précise qu'elle est issue du Parti socialiste.
"Ça se joue à 50-50 entre Édouard Philippe et Florence Parly", pronostique un macroniste dans Le Point. En nommant Florence Parly au poste de première ministre, Emmanuel Macron tiendrait son engagement de se doter d'une femme à la tête du gouvernement. En 2017, celui qui n'était encore que candidat En Marche avait déclaré : "Après, je ne vais pas choisir un Premier ministre parce que c’est une femme. Je choisirai le Premier ministre le plus compétent, le plus capable possible, avec le souhait et la volonté que ce soit aussi une femme". À noter que la seule et dernière femme à avoir occupé ce poste était Édith Cresson... il y a 28 ans.
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