Il est au cœur de la polémique, alors même qu'il pensait se faire oublier. L'ancien Premier ministre François Fillon suscite l'indignation depuis le début de la guerre en Ukraine, jeudi 24 février. Dans un message publié sur Twitter, celui-ci explique condamner "l'usage de la force", tout en mettant "en garde" d'un "refus des Occidentaux de prendre en compte les revendications russes". Une réaction ambigüe qui détonne avec l'ensemble de la classe politique.
Un positionnement qui est loin d'être dû au hasard. Et pour cause, en décembre dernier l'ancien candidat à la présidentielle de 2017 a rejoint un géant de la pétrochimie russe, Sibur. L'ancien homme politique s'installant à la table du conseil d'administration de l'entreprise. Le groupe est détenu, entre autres, par Leonid Mikhelson, l'un des hommes les plus riches de Russie. Mais également par Guennadi Timtchenko, un proche du président Poutine visé par de récentes sanctions du Royaume-Uni.
Et désormais, les sanctions pourraient bien toucher l'ancien chef de gouvernement. En effet, selon des observateurs britanniques, les sanctions économiques annoncées par Boris Johson pourraient bien concerner d'anciens dirigeants européens. À l'image de François Fillon, ou de Gerhard Schröder, ancien chancelier allemand et président du conseil d'administration de Rosneft, premier groupe pétrolier russe, et du comité d'actionnaires de Nord Stream 2, gazoduc russo-allemand controversé.
Si d'autres anciens dirigeants, comme l'Italien Matteo Renzi ont d'ores et déjà démissionné de leur emploi russe, cette décision n'est pas à l'ordre du jour pour l'ancien candidat LR.
Depuis plusieurs semaines, les membres de la majorité - comme les oppositions de gauche - appellent François Fillon à stopper ses activités russes. Chez nos confrères de Radio J, le secrétaire d'État aux Affaires européennes Clément Beaune l'avait qualifié de "complice " de Vladimir Poutine. "François Fillon est un employé de Vladimir Poutine" et "il va falloir mettre un terme à toutes ces trahisons", a affirmé jeudi sur BFMTV l'eurodéputé Place publique Raphaël Glucksmann.
Sur RTL ce vendredi matin, la ministre des Armées Florence Parly a simplement déclaré au sujet de François Fillon : "Chacun a sa propre conception de l'éthique".