Européennes 2024 : Bardella, Hayer, Glucksmann, Aubry… qui sont les principales têtes de liste ?
Le premier débat entre les sept principales têtes de liste aura lieu dans le Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Paris Première, dimanche 5 mai de midi à 14h. Mais qui sont ces têtes de liste ? RTL fait le point.
À un peu plus d'un mois du scrutin, l'heure du premier grand débat de cette campagne pour les élections européennes approche. Ce dimanche 5 mai, de 12h00 à 14h, en direct sur RTL et Paris Première (et à partir de 18 heures sur La Chaîne Parlementaire), sept têtes de liste seront réunies pour la première fois à l'occasion d'un Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Paris Première exceptionnel.
Jordan Bardella, tête de liste Rassemblement national, Valérie Hayer, tête de liste Renaissance, Raphaël Glucksmann, tête de liste pour le Parti Socialiste - Place publique, François-Xavier Bellamy, tête de liste des Républicains, Marie Toussaint, tête de liste des écologistes, Manon Aubry, tête de liste France insoumise, Marion Maréchal, tête de liste Reconquête ! sont les principaux acteurs d'une bataille électorale particulièrement marquée par la jeunesse de ceux qui l'incarnent.
Qui sont ces têtes de liste ? Quel impact la présence de chacun aura-t-elle sur le scrutin ? Le service politique de RTL revient sur ces différents profils qui marqueront l'actualité politique des quatre prochaines semaines.
Jordan Bardella, Rassemblement national
En tête des intentions de vote dans notre dernier sondage Toluna Harris Interactive avec RTL, M6 et Challenges, la tête de liste du Rassemblement national, Jordan Bardella, est actuellement crédité de 31 % des voix. À seulement 28 ans, il n'est pas la plus jeune des têtes de liste de cette campagne. Jordan Bardella bénéficie de toute évidence d'un contexte favorable : il est très populaire chez les jeunes, très populaire chez les moins jeunes et même en tête des sondages de popularité au sein de son parti, devant Marine Le Pen.
Parfois qualifié de "monsieur selfie" par ses opposants critiquant son bilan au Parlement européen, Jordan Bardella assume sa proximité avec ses admirateurs. Il s'agit de se rendre proche des gens, d'exister, finalement, avec une méthode qui rappelle celle de Chirac. Serrer la main, être proche des gens, prendre les gens par l'épaule, une façon de faire similaire et actualisée au XXIe siècle.
Valérie Hayer, Renaissance
Créditée de 16 % des voix, Valérie Hayer, 37 ans, a été choisie pour conduire la liste de la majorité dans cette campagne. "Je suis avant tout une femme issue de la ruralité, affirmait-elle au lancement de sa campagne, en pleine crise des agriculteurs. C'est l'une de mes spécificités par rapport à beaucoup de mes concurrents".
Peu connue du grand public, elle se présente comme une macroniste typique. Spécialiste de la fiscalité, elle a travaillé à faire avancer ces dossiers-là en priorité au Parlement européen, où elle est élue depuis quelques années. Mais elle est également une fille d'agriculteurs qui a les pieds encore plantés dans la réalité, qui vit encore en Mayenne, où ses parents avaient une exploitation, qui sait traire des vaches et qui connaît les problèmes des gens. Valérie Hayer a fait ses classes à l'UDI, un parti centriste, et a arraché la 19ᵉ place sur la liste européenne lors des dernières élections, accédant même au rang de patronne des députés européens macronistes, quand Stéphane Séjourné a été nommé aux Affaires étrangères.
Raphaël Glucksmann, PS - Place publique
Valérie Hayer est talonnée par Raphaël Glucksmann, tête de liste pour le Parti Socialiste - Place publique, à 13 % dans notre dernier sondage. Il est député européen sortant, il avait même conduit sa liste en 2019. Sou mouvement Place publique s'est fait connaître sur des sujets concernant les droits de l'homme, notamment son combat pour les Ouïghours. Il s'est fait sa place au Parlement européen, où il est très clairement identifié.
Les sondages dessinent une amorce de vote utile en faveur de Raphaël Glucksmann. Il a notamment reçu le soutien de Daniel Cohn-Bendit et de José Bové, qui sont plutôt identifiés comme des écologistes au départ, peut-être, grâce à cette expérience. Dans son électorat, il agrège également des gens qui avaient quitté le PS. Raphaël Glucksmann inquiète particulièrement la majorité et ne cesse de grappiller des points sur Valérie Hayer à l'approche du scrutin.
Manon Aubry, La France insoumise
Pour La France insoumise, Manon Aubry obtiendrait 9 % des voix selon notre récent sondage. À 34 ans, c'est sa deuxième campagne en tant que tête de liste pour les Européennes. L'ancienne porte-parole de l'ONG Oxfam avait fait un score d'un peu plus de 6 %, avec six élus, un score loin de celui de Jean-Luc Mélenchon en 2017.
Ces derniers mois, l'idée d'une liste commune avec d'autres forces de gauche était évoquée. LFI avait d'ailleurs proposé à Marie Toussaint d'être la tête de liste, mais les militants écologistes ont décidé à plus de 80 % qu'ils iraient tout seuls. Si LFI a d'abord voulu rassembler pour parvenir à faire un bon score, mettre en place une liste unique et emmener tout le monde sur le modèle de la NUPES aux législatives, le parti a donc finalement fait confiance à Manon Aubry, qui a un peu pris les devants pour être sûre d'être désignée en disant qu'elle était disponible.
François-Xavier Bellamy, Les Républicains
La droite, elle, pointe pour l'heure à la cinquième position avec François-Xavier Bellamy qui incarne la campagne pour les Républicains. François-Xavier Bellamy, 38 ans, a également déjà été candidat Les Républicains, tête de liste pour la campagne des Européennes en 2019. Il avait obtenu à l'époque 8,48 % des votes. Il stagne actuellement à 7 % dans les sondages.
LR avait cherché d'autres candidats, mais a conclu que François-Xavier Bellamy était la meilleure chance. Sa campagne est dirigée sur le sérieux de son travail au Parlement et sur son bilan. "J'ai été très présent au Parlement européen, je n'ai fait que ça. Vous pouvez regarder ce que j'ai voté, ce que je n'ai pas voté, etc.", assure-t-il. Il se trouve quand même avec ce petit caillou dans sa chaussure d'être dans le même groupe qu'Ursula von der Leyen, que le RN fait monter comme étant la personne dont on ne veut pas. Et François-Xavier Bellamy est, au sein du PPE, contre Ursula von der Leyen. Sa position n'est pas simple.
Marie Toussaint, Les Écologistes
Faute d'union à gauche, les écologistes présentent une liste menée par Marie Toussaint, créditée dans notre sondage publié le 30 avril de 7 % d'intention de vote. "Aujourd'hui, le gouvernement, quand il y a une difficulté économique ou sociale, il répond en tirant sur l'écologie, affirme-t-elle. Ça a été l'abandon du plan éco-phyto, l'abandon du NODU (un indicateur de suivi du recours aux produits phytopharmaceutiques). Ça a été le renouvellement du glyphosate pour 10 ans". À 36 ans, Marie Toussaint mène sa première campagne en tant que tête de liste.
Militante au sein des Verts depuis l'âge de 18 ans, ses parents étaient des ouvriers. Elle a une fibre très sociale, ce qu'on ne voit pas toujours chez les écolos. Elle a cette double casquette de défendre des mesures sociales et puis de défendre le climat, la planète. Elle s'est aussi fait connaître parce qu'elle a pris la tête de "L'affaire du siècle", initiative de l'ONG Notre Affaire à Tous pour faire condamner la France pour inaction climatique. En 2019, Yannick Jadot avait créé la surprise en récoltant 13,5 % des suffrages, mais les vents sont sans doute moins porteurs qu'en 2019.
Marion Maréchal, Reconquête !
Également créditée de 7 % des intentions de vote, Marion Maréchal, 34 ans, conduira la liste Reconquête !, le parti d'Éric Zemmour. Si son score stagne malgré sa relative popularité, son entourage assure que sa campagne est bonne, car elle ne bénéficie pas des temps de parole extensibles que peuvent avoir les principaux partis, que ce soit chez Renaissance ou au RN. Mais elle n'incarne pas vraiment la nouveauté, face au jeune Jordan Bardella.
Chez Reconquête !, on vise les électeurs déçus des Républicains, tout comme le RN. C'est François-Xavier Bellamy et les Républicains qui sont attaqués de toutes parts et qui vont devoir réussir à conserver cet électorat.
