L'Arctique change de couleur après avoir vécu son année la plus chaude en 2025

Triste record pour l’Arctique qui a connu son année la plus chaude depuis que les mesures sont prises. Entre octobre 2024 et septembre 2025, il n’y avait jamais fait aussi doux depuis le début des relevées en 1900, selon le rapport annuel publié cette semaine par la NOAA, l’Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique. 

Les températures ont été supérieures de 1,6 °C par rapport à la moyenne enregistrée entre 1991 et 2020. Avec en prime des pluies abondantes. Les précipitations dans la région, sur la période octobre 2024-septembre 2025, se classent parmi les cinq années les plus pluvieuses, depuis 1950.  

La chaleur couplée à l'humidité a fait pousser la verdure en Arctique, qui délaisse son manteau blanc. La toundra, cette végétation rase qui est présente toute l’année mais qui n’est visible que l’été quand la neige et la glace ont fondu, est de moins en moins cachée et pousse de mieux en mieux.

Le verdissement de l’Arctique a été détecté pour la première fois dans les années 90, et depuis cinq ans, il bat des records. 2025 est la troisième année où cette étendue de vert est la plus grande.

Autre changement de couleur : celui des eaux qui passent de translucides à oranges. Là, c’est la fonte du permafrost qui est en cause. Le permafrost est le sol qui est censé être gelé en permanence. Mais avec le réchauffement de l’Arctique, il fond et il libère le fer qu’il contient.

Ce fer va ensuite dans les eaux de l’océan et des rivières alentours, donnant une couleur orange. Et ce n’est pas un épiphénomène. La NOAA a recensé plus de 200 cours d’eau qui sont devenus des "rivières rouillées". Avec les conséquences évidentes : dégradation de l’eau et perte de la biodiversité aquatique, impacts sur les ressources en eau potable pour les populations de la région qui en plus se nourrissent de la pêche.