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Entre Emmanuel Macron et Michel Barnier, les premières tensions émergent sur la composition du gouvernement

Une ébauche de gouvernement jugé "monocolore" par Emmanuel Macron. Michel Barnier doit réviser sa copie et restreindre la place des Républicains, au profit d'une équipe gouvernementale plus équilibrée politiquement.

Michel Barnier et Emmanuel Macron, à Paris le 23 février 2019
Crédit : Michel Euler / POOL / AFP
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Marie-Pierre Haddad
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"Le président va présider. Le gouvernement va gouverner". Cette phrase prononcée par Michel Barnier, dans la foulée de sa nomination, résonnait comme un mantra et laissait présager une nouvelle organisation entre l'Élysée et Matignon. Objectif pour le nouveau premier ministre : garder le président à distance pendant la constitution de son gouvernement. 

Quinze jours plus tard, ces bonnes résolutions semblent avoir disparu. Michel Barnier devait s'entretenir avec Gabriel Attal, Gérald Darmanin et Elisabeth Borne pour rassurer la macronie sur sa ligne politique. Rendez-vous reporté. Puis, le chef du gouvernement à venir devait rencontrer les responsables de la droite. Là encore, rendez-vous reporté. Mais que s'est-il passé ? Les regards se tournent du côté de l'Élysée. En effet, le président de la République et le premier ministre se seraient entretenus. Emmanuel Macron aurait refusé le gouvernement proposé par Michel Barnier. 

Une ébauche de gouvernement trop à droite ?

La raison ? Selon nos informations, le président de la République l'a jugé "monocolore" et a demandé d'avantage d'équilibre dans la représentation politique. Traduction : Les Républicains y sont trop représentés : Michel Barnier envisagerait de nommer Laurent Wauquiez à la tête d’un grand ministère de l’Économie, Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur, ainsi que la secrétaire générale des Républicains, Annie Genevard, ministre de l’Agriculture.

L'Élysée affirme, comme le rapporte Le Monde, "laisser la main au premier ministre" pour la composition du gouvernement. Tout en précisant que l'objectif est de "se rapprocher le plus possible de l’union nationale et du respect des équilibres" entre les forces politiques

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Mais en coulisses, Emmanuel Macron semble bien tenter de reprendre les manettes. Tandis que le premier ministre allait rendez-vous sur rendez-vous, le président, lui, recevait des députés de son parti afin de s'entretenir avec eux. À Franceinfo, un ténor Les Républicains s'agace. "Emmanuel Macron rend la vie de Michel Barnier impossible !". "Il se mêle de tout, tout le temps, alors qu'il avait promis à son premier ministre de lui laisser les mains libres", regrette un député auprès de nos confrères.

La hausse des impôt, une ligne rouge pour Attal et Darmanin

La constitution du gouvernement est venue exacerber les tensions entre Emmanuel Macron et Michel Barnier. L'hypothèse d'une hausse des impôts a fait bondir Gabriel Attal qui a conditionné son soutien et celui des députés Ensemble pour la République, ainsi que Gérald Darmanin, pour qui il est "hors de question" d'intégrer et de "soutenir" un gouvernement qui souhaite les augmenter. 

"Ne pas augmenter les impôts, c’est très identitaire pour nous. Ça fait sept ans qu’on se décarcasse à tenir cette ligne, ce n’est pas pour qu’un mec qui n’a que 47 députés LR le fasse !", explique une députée EPR au Figaro.

Quant à Emmanuel Macron, le chef de l'État a tenu bon de rappeler à certains de ses députés que le premier ministre ne devait pas "détricoter ce qui a été fait".

Refus en série des socialiste d'intégrer le gouvernement

À ces rebondissements s'ajoute la difficulté pour Michel Barnier de convaincre les socialistes d'intégrer son gouvernement. "Ça ne sera pas un gouvernement de rassemblement (...) Inutile d'aller s'y abîmer pour un gouvernement qui sautera dans six mois", se désole un député de gauche, comme l'indique BFMTV

Redevenu député, François Hollande avait déjà indiqué qu'il voterait la censure du premier ministre. L'ancien président de la République résumait sur France inter le 9 septembre dernier, "au-delà de la personne de Michel Barnier, quand c'est un gouvernement qui va être de droite sur une politique de droite et qui va être un gouvernement soutenu par l'extrême droite (...), comment voulez-vous que des socialistes ou des femmes ou des hommes de gauche participent à une telle équipe ?", a-t-il expliqué. 

J'ai répondu à Michel Barnier que je ne souhaitais pas être ministre

Stéphane Le Foll à RTL

Michel Barnier a essuyé plusieurs refus. L'ancien ministre socialiste et maire du Mans Stéphane Le Foll racontait, au micro de RTL : "J'ai répondu à Michel Barnier que je ne souhaitais pas être ministre. C'est ferme et définitif. Et en même temps, je lui ai souhaité beaucoup de courage dans cette période, pour la France (...) Je pense que la tâche est difficile".


Le maire PS de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, pressenti un temps pour être nommé à Matignon, a aussi été contacté mais a refusé d'entrer au gouvernement. Sur Franceinfo, l'édile expliquait : "Pour moi, ça serait de la compromission (…) On se retrouve avec un Premier ministre de droite validé par le Rassemblement national, un Premier ministre sous tutelle".

Si les questionnements ont fusé, le 18 septembre, sur la possibilité pour Michel Barnier de jeter l'éponge, ce jeudi 19 septembre semble être un nouveau jour. "Le premier ministre a reçu ce matin Yaël Braun-Pivet, puis le président du Sénat Gérard Larcher. Il poursuit sa dernière journée de consultations", a fait savoir Matignon. Dernière journée, donc annonce d'un nouveau gouvernement imminente.

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