ÉDITO - Nouveau gouvernement : "Michel Barnier ressort une vieille astuce de la politique, le coup de l’audit", dit Étienne Gernelle

Michel Barnier a ressorti une vielle astuce de la politique, le coup de l’audit ! Le nouveau Premier ministre a déclaré, mercredi 18 septembre, que la situation budgétaire du pays était "très grave". "J’ai demandé tous les éléments pour en apprécier l’exacte réalité", a-t-il ajouté.

Michel Barnier connaît évidemment l’étendue du désastre de nos finances publiques, et depuis longtemps. Les données sont publiques.
Alors c’est vrai, il peut y avoir des mauvaises surprises, c’est arrivé encore récemment, mais même sans dérapage supplémentaire, la situation est très grave et Michel Barnier le sait. 

L’étape d’après, c’est de demander un audit à la Cour des comptes. En résumé, il fait semblant de découvrir que les caisses sont vides, soit pour justifier un tour de vis à venir, le remballage de certaines promesses électorales, soit, au moins, pour prévenir que les déconvenues à venir seront la faute de mon prédécesseur.

Un classique de la politique

C’est un classique de la politique, et Barnier connaît ses classiques. En arrivant à l’Élysée en 2017, Macron, avait demandé un audit à la Cour des comptes, lequel avait mis en cause la sincérité des comptes laissés par Hollande. En 2012, Hollande avait fait exactement la même chose concernant la gestion de Sarkozy.

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Remontons à la préhistoire, en arrivant à Matignon en 1993, Balladur avait commandé aussi un audit. Deux ans plus tard, Juppé, qui lui a succédé, lui refait le coup, alors même qu’il faisait partie du gouvernement Balladur ! Barnier était d’ailleurs aux premières loges, puisqu’il a été membre des deux gouvernements.

Barnier a raison sur le fond, c’est vrai que la situation est grave, mais aussi sur la forme : la dramatisation est parfois utile. La question, c’est ce que l’on en fait après. Soit cela sert uniquement à se trouver des excuses, soit on en profite pour faire enfin des réformes et des économies. La plupart du temps, c'est la première option qui est choisie. Sinon, on n’aurait pas une dette de 3,159 milliards.

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