deux maires du gers dénoncent l'annulation des suffrages dans leur commune
Deux maires du Gers dénoncent l'invalidation des votes de leurs communes au second tour de la présidentielle : l'un deux a demandé au Conseil constitutionnel de "lever l'opprobre et le discrédit" jetés sur les municipalités. Selon ces maires gersois, les suffrages cumulés de leurs communes représentent 15% de la totalité des votes invalidés à l'échelle nationale.
Les 1.974 suffrages exprimés à Eauze, ainsi que les 894 à Nogaro ont été annulés, du fait que la magistrate déléguée du Conseil constitutionnel "a constaté, lors de son passage, qu'un seul membre du bureau de vote était présent", a précisé l'institution mercredi dans sa proclamation des résultats.
"Le Conseil s'appuie sur ce rapport faux et délétère. Il dit qu'il n'y avait qu'une personne par bureau de vote, c'est n'importe quoi!", a déclaré le maire d'Eauze, Michel Gabas, à un correspondant de l'AFP. "Quand elle est venue, j'étais à la Journée des déportés pendant 40 minutes, pour déposer des fleurs devant la tombe commémorative. Quatre adjoints étaient présents au bureau de vote à ce moment-là", a-t-il précisé. Il a écrit au président du Conseil constitutionnel pour exprimer sa "surprise", son "désarroi" et son "incompréhension", condamnation l'"interprétation détournée" de la magistrate, "entachant de manière évidente la réputation et le sérieux de toute une ville".
Le maire de Nogaro, Christian Peyret, a ajouté: "Quand la magistrate est venue, j'étais devant la salle et en tant que président du bureau de vote, je discutais avec des habitants". "Elle m'a dit que ma place était à l'intérieur et non pas devant, d'un ton véhément, impoli. Je ne pensais pas qu'on irait jusqu'à l'invalidation du scrutin", a-t-il déploré.