"On ne peut pas lâcher" : messe de Noël, sapin et foie gras... À Carbonne, le réveillon sur l'autoroute des agriculteurs en colère

C'est un réveillon dont ils se souviendront longtemps. Des centaines d'agriculteurs ont passé la nuit de ce mercredi 24 décembre sur les barrages, sur l'A63 en Gironde ou l'A64 en Haute-Garonne notamment, toujours mobilisés contre la gestion gouvernementale de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), onze jours après le début du mouvement dans le Sud-Ouest. 

Reçus mardi soir par le préfet de Haute-Garonne, les Ultras de l'A64 ont décidé de poursuivre le mouvement, faute de "solutions" suffisantes apportées par l'État, notamment concernant la crise de la dermatose nodulaire contagieuse mais aussi les difficultés des céréaliers du département. Alors pas de trêve de Noël pour les Ultras, mais un grand moment de partage, autour d'un bon repas et d'une messe. 

Famille, amis, soutiens en tout genre : ils étaient nombreux sous le pont de Carbonne à célébrer le réveillon. "C'est exceptionnel, souligne Jérôme Bayle, le président des Ultras de l'A64 au micro de RTL. Quand tu vois tous les gamins qui viennent faire Noël ici, qui nous amènent des dessins, qui nous disent de se battre (...) Il y a des gens qui viennent de loin." Et d'assurer : "On ne peut pas lâcher pour ces gens-là." 

Une messe sur l'autoroute

Sur l'A64, tout a été organisé pour passer une soirée presque normale, avec un sapin et un repas de Noël. Au menu : biche, foie gras, et bûche. Les Ultras ont également offert aux participants des huîtres ou des dindes et un sanglier cuits à la broche, au milieu de sapins décorés de boules et de guirlandes.

Une messe a également été célébrée par deux prêtres du coin, à laquelle ont assisté au moins 300 personnes, selon l'AFP.  "Une messe sur l'autoroute, c'est la première fois", relève Dominique, agriculteur à la retraite, au micro de RTL.

Le combat des agriculteurs n'est jamais bien loin. Avant la messe, 106 bougies ont été allumées comme les 106 vaches abattues récemment en Haute-Garonne après la détection de cas de DNC. Depuis le début de l'épidémie en Savoie cet été, l'État tente de contenir la propagation du virus en se basant sur "trois piliers" : l'abattage systématique d'un troupeau dès la détection d'un cas, la vaccination et la restriction de mouvements. 

Une gestion fortement contestée par une partie des agriculteurs, notamment de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne, qui rejettent cette stratégie d'abattage des troupeaux entiers au moindre cas détecté. 

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