Il y a quelques jours, le leader insoumis a dévoilé son affiche de campagne pour les élections législatives qui auront lieu les 12 et 19 juin prochains. Une affiche qui a attiré les critiques de ses opposants qui l'accusent de présidentialiser les législatives. "Je prends ça plutôt à la blague... je ne peux pas prendre ça au sérieux", a répondu Jean-Luc Mélenchon au micro de BFMTV.
Sur l'affiche, imprimée à 200.000 exemplaires, Jean-Luc Mélenchon appelle de nouveau les Français à l'élire Premier ministre. C'est la même photo que pour la campagne présidentielle qui y figure, avec le slogan "Mélenchon Premier ministre". En plus petit, juste en bas, il est écrit "votons pour les candidat.es de l'Union populaire". La personne de Jean-Luc Mélenchon est donc davantage mise en avant que les candidats investis par son parti pour les législatives.
Pour le député LaREM Pieyre-Alexandre Anglade, "les choses sont claires avec cette affiche : Jean-Luc Mélenchon a un projet pour lui-même. Pas pour le pays." Le secrétaire national des Verts Julien Bayou dénonçait de son côté la vision du scrutin "uniquement nationale" tandis que le parti d'EELV voulait prendre "plus en compte les enjeux locaux", tel que le rapporte le HuffPost. Julien Bayou soulignait ainsi une "différence de culture" entre les deux partis, qui sont en pleine négociation en vue d'un possible accord.
D'autres opposants reprochent à Jean-Luc Mélenchon de ne pas respecter l'esprit de la Constitution de 1958 et de Ve République, tel que le souligne franceinfo. L'entrepreneur Rafik Smati explique dans un tweet que "quand bien même LFI devait être majoritaire à l'Assemblée nationale, il appartiendrait alors au Président de nommer un Premier ministre compatible avec la nouvelle majorité. Mais rien n'oblige à ce que ce soit Jean-Luc Mélenchon. Cette affiche repose donc sur un mensonge. Lamentable", a-t-il écrit. Le journaliste Eric Revel a considéré de son côté, sur Sud Radio, que "l'affiche de campagne de Mélenchon créée un malaise institutionnel", appelant à ce que le leader Insoumis "respecte la Constitution de 1958 !".
Au contraire, l'avocat Jean-Pierre Mignard a expliqué sur Twitter que "le président choisira son (ou sa) Première(e) ministre dans le groupe parlementaire majoritaire. Cette affiche doit être lue comme cela. La Constitution n'y trouve rien à redire, la philosophie, c'est bien, mais le droit, c'est bien utile aussi".
Si l'éditorialiste François Degois reconnaît que l'"on peut voir dans l'affiche de Mélenchon un horrible détournement des institutions" tel qu'elle l'écrit sur son compte Twitter, elle a toutefois estimé que cette affiche pouvait potentiellement constituer un "formidable boost" pour les élections législatives, souvent "boudées" comme le montre le taux d'abstention élevé des dernières élections de 2017. Il y a cinq ans, le nombre d'abstentionnistes avait atteint un score inédit depuis 1958. Plus de 50% des électeurs ne s'étaient pas rendus aux urnes.
L'affiche, c'est un peu de la VIe République dans la Vème
Jean-Luc Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon a répondu à ces critiques, expliquant que son affiche était "un peu de VIe République dans la Ve." Dans son programme l'Avenir en commun, l'ex-candidat à la présidentielle voulait rompre avec "le présidentialisme français" pour réinstaurer un "régime parlementaire stable".
"Ce qui ont un peu voyagé, il ne faut pas aller bien loin, il suffit d'aller en Allemagne : vous verrez si Angela Merkel n'était pas présente sur toutes les affiches de tous les candidats. C'est tout ce qui a de plus banal.", a ajouté le leader Insoumis pour expliquer son choix. En effet, le journaliste Vincent Glad a confirmé qu'une telle n'affiche n'avait "rien ne bien extraordinaire chez nos voisins aux régimes parlementaires", prenant les exemples des régimes espagnol et allemand. L'affiche espagnole représente le premier ministre espagnol, leader du Parti socialiste ouvrier espagnol, tandis qu'en Allemagne, c'est Olaf Scholz qui figure sur l'affiche de campagne.
Jean-Luc Mélenchon a terminé par dire "à ceux qui ont des reproches : appliquez les vous à vous-même. Quand vous serez candidat à la députation, ne faites pas d'affiche avec votre figure dessus : ça pourrait présidentialiser. Ne dites pas que vous voulez être député, ça pourrait dégrader l'élection", a-t-il conclu au micro de BFMTV.
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