"Emmanuel Macron n'en a rien à faire des syndicats", affirme Philippe Martinez sur RTL

Les syndicats ont rendez-vous avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, mercredi 24 septembre. Philippe Martinez, ancien patron de la CGT, est l'invité de RTL pour la sortie de son livre Mon tour de Gaule. Dans celui-ci, il revient sur le rapport du président de la République aux syndicats. "Emmanuel Macron n'en a rien à faire des syndicats", a-t-il assuré.

Le nouveau Premier ministre est un proche du président. "J'espère qu'il changera de méthode", a ajouté Philippe Martinez à propos de Sébastien Lecornu. Parmi les dossiers qui sont sur la table des négociations des syndicats figure la réforme des retraites. "Emmanuel Macron pensait qu'après le 49.3 tout le monde allait l'oublier. On est presque trois ans après, c'est un dossier encore brûlant", a-t-il constaté.

"Personne n'a oublié les dégâts que fait cette réforme", a indiqué Philippe Martinez. "Ce que je veux décrire, c'est le décalage entre la vie, le quotidien de la majorité des gens de ce pays et cette partie qu'on appelle l'élite, ceux qui dirigent", a décrit l'ancien patron de la CGT qui redoute que Sébastien Lecornu applique la même méthode qu'Emmanuel Macron. 

Les syndicats "mettent du monde dans la rue"

Philippe Martinez a été interrogé sur le poids des syndicats en France, qui représentent 8% dans le privé et 18% dans le public et qui ne seraient peut-être pas les interlocuteurs privilégiés. "Les tout petits syndicats, qui ne représentent rien, ils mettent du monde dans la rue", a-t-il indiqué à propos de la mobilisation du 18 septembre. 

"La CGT à elle-seule, comme la CFDT à elle-seule, a plus d'adhérents que tous les partis politiques de ce pays réunis. Jamais vous ne dites aux partis politiques 'vous ne représentez rien'", a défendu Philippe Martinez. "L'explosion du salariat, ça ne facilite pas le syndicalisme", a-t-il ajouté.

Enfin, pour attirer de nouveaux membres, l'ancien secrétaire général de la CGT a estimé que les syndicats devaient s'ouvrir à d'autres sujets, comme les violences sexistes et sexuelles, les questions environnementales ou encore l'immigration.