Le train de réformes d'Emmanuel Macron et son gouvernement est-il en panne ? "Il y a une conjonction astrale négative, et je suis assez inquiet parce que je pense que tout le monde s'attend à ce que quelque chose se passe, mais personne ne sait comment ça va se passer si ça doit se passer", explique Éric Verhaeghe, fondateur du Courrier des stratèges.
"Les étudiants sont un mauvais signe, parce qu'on peut se dire que la forme sauvage de la contestation montre qu'il y a là un champ de colère qui n'a pas été anticipé, ajoute Éric Verhaeghe. L'immolation d'un étudiant, c'est comme ça qu'avait commencé la révolution tunisienne, c'est comme ça qu'au Maroc, on a failli voir arriver des mouvements populaires. Il y a un effet émotionnel terrible. Je pense qu'on est en zone de risque."
"Si la mobilisation étudiante se double d'une mobilisation lycéenne, on pourra dire que le gouvernement a des raisons de s'inquiéter, prévient Olivier Rouquan, politologue, auteur de En Finir avec le président, aux éditions François Bourin. Sur le fond, on sait que les indicateurs sociaux sont négatifs. Il y a aujourd'hui beaucoup de frustration dans ce pays, c'est recensé par des sondages."
"On sait que les enjeux aujourd'hui qui retiennent le plus l'opinion sont le pouvoir d'achat, l'environnement, le chômage, selon le politologue. Il y a là des préoccupations et des attentes qui sont très sociales, et les réponses du gouvernement là-dessus, au-delà des 17 milliards donnés dans l'urgence, ne sont pas bien identifiées. On voit que certaines réformes suscitent encore plus de méfiance et de colère. C'est donc un tissu très inflammable."
"Tout cela n'est pas qu'une affaire d'économie ou de pouvoir d'achat, estime de son côté Éric Verhaeghe. Il y a un effet presque platonicien de ressenti qui prend sa part de justice dans la société et qui ne la prend pas. À l'occasion des 'gilets jaunes', Emmanuel Macron est passé totalement à côté de la communication politique. Il ne s'est pas adressé aux 'gilets jaunes'. Il n'en a pas reçu personnellement. Il n'a envoyé aucun signal positif. Il a essentiellement envoyé les forces de l'ordre. C'est une erreur politique qu'il va payer chèrement et longtemps, car le pays a eu l'impression d'un dédain du pouvoir."
"Est-il en mesure de faire autrement ?, s'interroge Olivier Rouquan. Son image, la façon dont il est perçu la plus négative depuis son arrivée, c'est son manque de proximité, ce qu'avait moins perdu François Hollande au bout de cinq ans. Le second problème, c'est que sur les deux ans et demi qui viennent de s'écouler, le clivage entre les catégories les plus élevées, et le reste de la population s'est énormément approfondi. Donc Emmanuel Macron s'est resserré sur les gens qui vont très bien, et c'est un problème."
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte