Le gouvernement a-t-il la trouille des mouvements sociaux qui s’annoncent ? Et notamment de la grève dans les transports à partir du 5 décembre ? La question se pose parce des petits signes s'accumulent. Ils sont plus ou moins inquiétants.
L’ambiance sociale, l’atmosphère est très difficile à sonder. C’est parfois quelques signaux qui doivent alerter. L’an dernier, avant l’éclatement de la crise des "gilets jaunes", Emmanuel Macron aurait pu les voir. Lorsqu’il avait fait son itinérance mémorielle pour la grande guerre, dans le nord de la France, il a entendu la colère s’exprimer. Mais il ne l’a pas écoutée.
C’est pour éviter cette erreur que le gouvernement est à l’affût ces derniers temps du moindre petit départ de contestation. Chaque ministre, que nous rencontrons ces derniers temps, raconte son niveau de vigilance.
Croient-ils à une coagulation et à "une convergence des luttes" ? Ce n’est pas tant le risque de coagulation, que celui de l’accumulation. Rien ne relit dans l’actualité des faits ici et là mais leur addition alourdit l’atmosphère.
Regardez ce qui est en train de se passer sur les manifestations d’étudiants, l’extrême gauche tente de lancer un mouvement d’ampleur. Ça peut prendre parce que ça s’appuie sur un vrai problème de fond, la précarité matérielle des étudiants. Plus l’atmosphère est lourde, plus c’est difficile d’avancer pour l’exécutif.
C’est pour ça que les ministres déminent le moindre risque dès qu’il apparaît. Je vous donne un seul exemple : la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a prévu d’autoriser l’ouverture de tous les commerces d’alimentation jusqu’à minuit. C’est difficilement un progrès pour les salariés. Ce devait-être scellé ce mercredi 13 novembre en Conseil des ministres. Voyant le sujet prendre de l’importance, elle a promis six mois de concertation. Le recul est rapide.
Mais comment était-il venu à l’idée du gouvernement de présenter un tel projet en ce moment ? Bonne question... A la veille d’un mouvement dans les hôpitaux, avant ceux de la SNCF et de la RATP, et avec entre les deux l’anniversaire des "gilets jaunes"… dans l’ambiance sociale actuelle, c’est assez étonnant.
C’est comme la semaine dernière de cafouillages sur la réforme des retraites. Ce n'était pas tout à fait dans le tempo. Une fine observatrice du pouvoir apporte une explication. Si les ministres sont hyper-prudents, c’est qu’ils n’arrivent pas à suivre le Président. "Emmanuel Macron, explique-t-elle, alterne entre hubris et humilité".
Nous sommes tétanisés par un manque d’autonomie terrible, tout remonte à Macron
Un ministre d'Emmanuel Macron
Hubris, c’est la toute puissance, la volonté de vouloir affronter la réforme à bras le corps, d’aller à la confrontation. L’humilité, c’est cette envie de faire accepter les choses, de négocier, d’être prêt à reculer si besoin. Les ministres ne savent jamais si Emmanuel Macron est hubris ou l’humilité.
Ce que l’un d’eux, un ministre important, nous a décrit ainsi : "Nous sommes tétanisés par un manque d’autonomie terrible, tout remonte à lui. Emmanuel Macron continue de penser qu’il peut tout gérer, tout seul". C’est bien l’un des membres du gouvernement qui parle comme ça !
Et alors pour le 5 décembre, pour la grande grève, ce sera hubris ou humilité ? Personne n’en sait absolument rien !
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte