1. Accueil
  2. Actu
  3. Politique
  4. ÉDITO - Réforme des retraites : Élisabeth Borne n'a plus le choix, elle doit convaincre selon Marie-Bénédicte Allaire
2 min de lecture

ÉDITO - Réforme des retraites : Élisabeth Borne n'a plus le choix, elle doit convaincre selon Marie-Bénédicte Allaire

Elisabeth Borne reçoit mercredi 21 décembre Eric Ciotti, le nouveau patron de LR. Elle espère le convaincre de voter la réforme des retraites, elle y joue probablement son avenir à Matignon selon Marie-Bénédicte Allaire.

Elisabeth Borne, le 18 novembre 2022
Elisabeth Borne, le 18 novembre 2022
Crédit : THOMAS SAMSON / AFP
ÉDITO - Réforme des retraites : Élisabeth Borne n'a plus le choix, elle doit convaincre
00:02:25
Marie-Bénédicte Allaire
Je m'abonne à la newsletter « Politique »

Plus l'échéance se rapproche, moins les Français ont envie de retarder leur départ à la retraite. Depuis septembre, le nombre d'opposants à la réforme a augmenté de 4 points. Toutes catégories confondues, ils sont 57% à s'y opposer et plus de 6 sur 10 chez les premiers concernés, les actifs. Un dernier indicateur qui est, lui aussi, en hausse, selon le dernier baromètre BVA pour RTL.

Si on regarde l'appartenance politique, on trouve les plus gros bataillons d'opposants chez les sympathisants de gauche et surtout chez ceux du RN. De l'autre côté du ring, des soutiens sont encore-là : les retraités (par définition déjà à l'abri), les sympathisants macronistes et ceux des Républicains. Néanmoins, le soutien a tendance à s'éroder légèrement.
 
Si les opposants sont majoritaires sont-ils prêts à se mobiliser ? Non à ce stade, seul un Français sur six envisage de manifester. Ce n'est pas négligeable, mais cela ça reste très minoritaire. En revanche, ils soutiennent les syndicats qui, eux, fourbissent leurs armes pour janvier dans les transports, chez les soignants ou dans l'Éducation nationale notamment.

Comment s'explique la montée des réticences dans l'opinion ?

Le Président a d'abord défendu l'idée qu'il fallait rendre le système plus juste durant premier quinquennat. Avant de faire valoir que le déficit serait insoutenable, d'autant que le conseil d'orientation des retraites annonce jusqu'à 10 milliards d'euros de déficit dans dix ans, alors : est-ce un gouffre ou une paille ? Le "quoi qu'il en coûte" est passé par là et les Français n'ont pas envie de se faire du mal.


La majorité macroniste est-elle la seule à vouloir de cette réforme ? Tout dépendra des contours du projet de loi. Si l'hypothèse des 65 ans est retenue, à ce stade, Elisabeth Borne n'aura pas de majorité pour la voter à l’Assemblée. La droite juge cela trop violent et même le petit groupe Liberté, indépendance et territoire, menace de voter une motion de censure

La piste des 64 ans avec un allongement de la durée de cotisation, elle, se discute. LR, bien qu'encore divisé sur la question, pourrait fléchir. C'est peut être dans le bureau de la Première ministre que ça va se décider, ce mercredi.

Elisabeth Borne joue-t-elle son avenir à Matignon ?

Sur cette réforme, oui probablement. Néanmoins, ses soutiens pensent qu'elle a les cartes en main grâce à sa fermeté, sa détermination et sa maîtrise des négociations difficiles. Elle a déjà obtenu du président d'en repousser la présentation au 10 janvier

Cela lui laisse un peu de temps pour explorer toutes les voies, mais ça ne rend pas l'obstacle moins difficile à sauter.

La rédaction vous recommande

L’actualité