2 min de lecture
Des affiches de Cécile Kohler et Jacques Paris, à l'Assemblée nationale, le 15 septembre 2025
Crédit : Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Trois ans et demi. C’est la plus longue détention d’otages français, si l’on excepte celle d’Ingrid Betancourt en Colombie. Et si on a oublié ce point, c’est parce que pendant les deux premières années de leur calvaire, il y a eu très peu de mobilisation, y compris médiatique. Les autorités françaises ne ressentaient pas une pression pour agir. Or si une surmédiatisation fait monter les enchères, une sous médiatisation peut entraîner l’oubli.
Autre élément qui n’a pas aidé, la valse de nos ministres des Affaires étrangères, trois depuis 2022, qui a pu impacter le suivi du dossier. D’autant que nous avons eu jusqu’à sept français emprisonnés en Iran. Et pour ne rien arranger, Téhéran, coutumier de cette diplomatie des otages, a ressorti de vieilles exigences comme l’expulsion de France de ses opposants, les Moudjahidines du peuple. Exigence inacceptable pour Paris. Bref, ça patinait, alors que nos otages étaient souvent détenus dans des conditions très difficiles.
D’abord en janvier de cette année, l’appel au secours d’Olivier Grondeau, l’un des Français détenus depuis plus de deux ans, épuisé qui se dit victime d’un chantage politique entre la France et l’Iran. La presse relaie ce SOS et se demande pourquoi au même moment, l’Italie parvient à faire libérer une de ses ressortissantes et l’Allemagne une binationale détenue depuis 4 ans.
Paris change alors de pied et arrête un mois plus tard en février une Iranienne pour apologie du terrorisme en ligne. Avant, il n’y avait aucun Iranien détenu en France, donc personne à échanger. La France durcit sa position. Est-ce un hasard ? Un mois après, en mars, Olivier Grondeau est libéré.
Pour les autres français, les négociations semblent avancer. En mai, Paris continue de hausser le ton en déposant une requête devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour dénoncer cette diplomatie iranienne des otages. La réputation internationale de l’Iran risque d’être encore plus entachée. Le scénario d’un échange de prisonnier prend forme. Chaque camp rétropédalera ensuite. Paris sur sa requête devant la CIJ en septembre, ce qui entraînera la libération d’un franco-allemand par l’Iran, dix jours plus tard.
Cécile Kohler et Jacques Paris sont en liberté conditionnelle à l’ambassade de France, mais leur retour est suspendu au sort de cette Iranienne qui a été arrêtée en France. Mahdieh Esfandiari se trouve, elle aussi, en liberté conditionnelle dans un bâtiment appartenant à l'Iran, à Paris. Ele devrait être jugée en janvier.
Deux scénarios alors : elle rentre en Iran, si elle est innocentée ou condamnée à de la prison avec sursis et dans la foulée les deux Français retrouvent leurs familles ou alors reconnue coupable, l’Iranienne retourne en prison et là nous sommes dans le pétrin, m’a confié un proche des deux otages, qui ne sont donc pas encore libres.
Après 3 ans en prison en Iran, la semi-liberté pour Cécile Kohler et Jacques Paris
00:09:26
Une chose est sûre : leur dramatique détention aura une fois de plus montré que ces affaires d’otages sont un mélange d’orfèvrerie diplomatique, de machiavélisme et donc de secret et d’indicible pour le pouvoir politique.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte