En pleine campagne pour la présidence des Républicains Laurent Wauquiez a tapé fort mardi 8 avril. Il propose d’enfermer les OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon. Beaucoup se demandent s'il s'agit d'une blague ou si c’est très sérieux. Coluche disait : "Il n’y a que les choses sérieuses qui sont drôles". En tout cas, c'est dit très sérieusement au JDNews.
Son idée, c’est de donner aux gens sous le coup d’une OQTF le choix de rentrer directement dans leur pays ou bien d’être envoyés en détention à Saint-Pierre-et-Miquelon, d’où ils ne pourront plus rentrer en métropole comme cela, puisque le territoire ne fait pas partie de l’espace Schengen.
Et de compter (il le dit !) sur les températures plutôt basses qui y règnent pour dissuader les candidats à l’immigration de vouloir jouer la montre. Alors c’était prévisible, cela provoque un tollé.
Manuel Valls par exemple, ministre des Outre mers, qui dénonce une idée de "colon" et le mépris d’un territoire français, le Parti socialiste qui évoque Guantanamo et même Marine Le Pen qui dit que "les OQTF doivent être hors de France". Bref, tout le monde lui tombe dessus. Mais pourquoi propose-t-il cela ?
Il n’a échappé à personne que Laurent Wauquiez est en difficulté face à Bruno Retailleau dans la course pour la présidence des Républicains. Il appuie donc sur ce qu’il estime être un point faible du ministre de l’Intérieur, en butte à la difficulté de réaliser les OQTF.
Alors, il n’est pas exclu que cela fonctionne un peu auprès des militants LR, qui sont souvent considérés comme plus à droite que la moyenne des électeurs. Mais sur le fond, l’histoire ne plaide pas pour lui.
Laurent Wauquiez a cité l’exemple de l’Australie, qui a décidé il y a presque 25 ans d’utiliser le micro État insulaire de Nauru comme centre de détention de migrants.
Ce n’est pas vraiment comparable, puisque ce n’est pas le sol australien, mais surtout ce projet, soutenu et contesté par des gouvernements de droite comme de gauche, a connu beaucoup de vicissitudes politico-juridiques, et son bilan est faible.
Plus proche de nous, les gouvernements britanniques de Boris Johnson, Liz Truss et Rishi Sunak ont essayé de faire quelque chose du même ordre en envoyant au Rwanda des demandeurs d’asile. Un feuilleton juridique et politique, là aussi, avec un bilan nul, auquel Keir Starmer a mis fin.
L’idée de Laurent Wauquiez, serait évidemment confrontée, elle aussi, à des obstacles juridiques colossaux. La seule leçon que l’on peut retenir de ces tentatives, c’est précisément que l’immigration est (pas qu’en France) un problème suffisamment sérieux pour que surgissent des idées aussi saugrenues.
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