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ÉDITO - Débat sur la programmation énergétique : "C’est à se taper la tête contre les murs !", fustige Gernelle

François Bayrou relance le débat sur la programmation pluriannuelle de l'énergie. Un sujet crucial aux enjeux écologiques et économiques majeurs analysés par Étienne Gernelle.

François Bayrou à l'Assemblée nationale, le mardi 1er avril 2025.

Crédit : Anne-Christine POUJOULAT / AFP

ÉNERGIE - L'aberration démocratique : comment l'Assemblée expédie ce débat décisif

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ÉNERGIE - L'aberration démocratique : comment l'Assemblée expédie ce débat décisif

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Etienne Gernelle

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Il y a de quoi être fâché contre François Bayrou, pas à cause de son “trouble” après le jugement de Marine Le Pen. Mais parce qu’il vient de sortir de son cartable un débat sur le plan énergie et ça ne vous parait pas très sérieux tout ça. 


C’est à se taper la tête contre les murs ! Mercredi 2 mars, François Bayrou a donc concédé, généreusement, l’organisation d’un petit débat parlementaire – mais sans vote !- sur un sujet qui est plus que crucial, la programmation pluriannuelle de l’énergie, de son petit nom PPE.

Pas grand monde n’en avait entendu parler jusqu’ici et c’est logique : le texte devait passer par décret. On rêve : la PPE, c’est le plan pour l’énergie ces dix prochaines années, mais ce sont des choix qui engagent en réalité pour des décennies. Ses enjeux sont fondamentaux. Enjeu écologique, économique, industriel, pouvoir d’achat, cela représente aussi 300 milliards d’investissements ! 

Quels enjeux entoure le débat des PPE ?

Ce débat finalement aura lieu sous la pression. Cela grondait depuis un certain temps chez des parlementaires de la droite et du centre, notamment chez Les Républicains du Sénat (LR), mais aussi d’experts et d’acteurs du secteur énergétique. À la fin, c’est peut-être la menace de censure venue du Rassemblement national (RN) qui a fini de convaincre François Bayrou.

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Au départ, la PPE devait figurer dans une loi, prévue fin 2024. Mais voilà, il y a eu le capharnaüm politique que l’on sait et tout s’est arrêté. Cela s’est transformé en décret, ce qui a des conséquences : Par exemple, comme ce n’est pas une loi, il n’y a pas eu d’étude d’impact. Quand on pense au temps dépensé dans nos débats politique à discuter de broutilles sans intérêt, ça rend fou.

Mais sur le fond, il y a-t-il un problème avec ce plan?

Il y en a en tout cas beaucoup de questions. En clair, dans le débat énergétique, vous avez plusieurs névroses. Par exemple, il y a la détestation un peu primaire des éoliennes, que l’on trouve notamment au RN. Il y a en miroir la détestation irrationnelle au nucléaire que l’on trouve notamment chez les Verts et LFI.

En réalité, il y a moyen d’être plus intelligents que cela, on aura besoin des deux. La question, c’est comment on articule tout cela. Ce n’est pas simple, et l’un des grands reproches faits à la PPE par les experts, c’est de vouloir tout faire en même temps sans beaucoup de discernement, et donc de créer une potentielle surcapacité de production qui ferait, selon certains experts, doubler le prix pour les consommateurs en 2035.

Et quand je dis ça, je suis sûr, il y a des gens qui tendent l’oreille. Peut-être faudrait-il qu’on en parle !

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