Emmanuel Macron a été réélu, mais sans obtenir de majorité claire. Mercredi soir 22 juin, il a reconnu lucidement la situation, sans en assumer la responsabilité. Car si le pays devient ingouvernable, il tient déjà les futurs responsables du blocage de l’assemblée. Ce seront les oppositions qui ne voudront pas travailler avec sa majorité étriquée. "Les Français jugeront", c’est assez simple dit comme ça. En vérité, Emmanuel Macron n’a surtout, dans l’immédiat, pas de solution miracle. Mercredi, il a surtout gagné du temps, mais pour faire quoi ?
Emmanuel Macron emprunte une voie de passage étroite. Il lui faut 30 députés selon lui, plutôt une bonne quarantaine selon tout le monde, pour une Assemblée nationale opérationnelle, pour faire adopter des lois urgentes. Le chef de l'État relèvera les compteurs entre deux déplacements internationaux, entre un sommet européen et un sommet de l’OTAN. En coulisses, les ministres recensent les débauchages, puisque c’est bien de cela dont il s’agit. Un ultimatum avec un pistolet en plastique…
Il a aussi évoqué une coalition à l’allemande ou à l’italienne. Cette option n’existe pas vraiment, parce qu’en France, nous élisons un président, avant de choisir un Parlement. Notre système, qui ne vit que dans la préparation de la prochaine présidentielle, empêche toute coalition. Il reste bien l’espoir d’accords au coup par coup. Emmanuel Macron l’a retenu parmi ses options. Mais ces accords seront instables, couteux, puisqu’ils imposent de céder à des surenchères volontaires.
Emmanuel Macron appelle à “collectivement apprendre à gouverner et légiférer différemment”. Avec les ralliements, il espère une majorité plus large, “un nouveau dépassement politique”. C’est-à-dire un macronisme qui rogne encore sur ses côtés, à gauche et surtout à droite où il y a un peu plus de marge.
C’est la méthode de 2017, qui tente un grand écart toujours plus grand, sans rien lâcher de son programme de 2022, à une réforme près : celle des retraites qu’il n’a pas cité mercredi soir. Les urgences sont donc listées, les conditions sont posées, une nouvelle méthode promise. Il y avait mercredi soir, dans cette intervention présidentielle, un message aux oppositions, et des Français pris à témoins. Les électeurs ont choisi de ne pas donner de majorité au président, mais ont-ils choisi de tout bloquer : la réponse prépare les esprits à la dissolution.
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