Et si nous sortions un peu du duel entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon pour regarder les autres partis ? Alors que les tout le monde écoute la prise de parole d'Emmanuel Macron au pied de son avion et les réponses de Jean-Luc Mélenchon, il y a d'autres candidats qui misent gros sur ces élections législatives.
Par exemple, les candidats les Républicains sont en mauvaise posture. Depuis 2012, ces derniers perdent la moitié de leurs effectifs lors des législatives. Ils sont partis à 350 en 2007 et seront une cinquantaine ce lundi. Cependant, les perdants seront peut-être au centre du jeu si Emmanuel Macron n'obtient qu'une majorité relative. Les Républicains seront alors un complément indispensable.
Le parti Horizons de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe pourrait aussi suffire à faire l'appoint en récupérant quelques élus supplémentaires. On constate donc un joli paradoxe : plus les Français voteront à gauche, plus ils seront gouverner à droite.
Ce qu'il va se passer à gauche est la grande question de cette élection. Puisque l'on a dit que l'on ne parlerait pas de la France Insoumise, on peut observer que le Parti socialiste n'a pas été gourmand. Le Parti socialiste sauvera donc le plus gros de ses troupes. Ce qui valide, au moins à très court terme, la stratégie de son premier secrétaire. Le PS n’est donc pas mort.
Pour les écologistes du parti EELV, on observe une véritable renaissance. Ils n’auront probablement jamais eu autant de députés à l’Assemblée nationale. Le Parti socialiste et les écologistes seront minoritaires au sein de la gauche mais ils ne seront pas tenus par grand-chose.
La Nupes est un accord électoral et non pas un mariage. Jean-Luc Mélenchon sait déjà qu’il aura beaucoup de mal à faire vivre cette famille très hétéroclite. Le Parti socialiste et les écologistes sont des revenants mais ils pourront bien faire ce qu’ils veulent. Leur défi sera surtout de se faire entendre à côté du brouhaha de La France Insoumise.
Et dans ce panorama de la future Assemblée nationale, il y aura aussi le rassemblement national. Le RN va bénéficier d’une exposition qu’il n’a pas eue depuis 35 ans. Les prévisions anticipent plusieurs dizaines de députés du RN avec à leur tête Marine Le Pen.
Ce qui est intéressant c’est de regarder l’évolution de ses votes. Partout sur le territoire le nombre de voix progresse par rapport à 2017. Exactement comme Marine Le Pen ne cesse d’élection présidentielle en élection présidentielle de battre son propre record. Le mouvement est profond. Il garde des zones fortes comme le nord-est et le sud-est du pays, mais il progresse partout.
Avant le second tour des législatives ce dimanche 19 juin, on peut déjà observer une photographie assez précise d’une recomposition politique bien plus riche et plus complexe qu’il n’y paraît. Les plaques vont continuer de bouger et ça va vraiment secouer.
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