"J’ai écrit au Bic sur une petite table en contreplaqué" : Nicolas Sarkozy révèle les premiers extraits de son livre " Le Journal d'un prisonnier"

Après une vingtaine de jours passés en détention dans le cadre de sa condamnation à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen, Nicolas Sarkozy a annoncé la sortie d'un livre, Le Journal d'un prisonnier, le 10 décembre prochain, aux éditions Fayard. Dans un entretien accordé au Figaro, celui, qui vient d'être définitivement condamné dans l'affaire Bygmalion, revient sur son séjour en prison, son livre écrit au stylo "Bic" et son refus de "faire profil bas".

L'ancien président de la République, qui a reçu la visite du ministre de la Justice Gérald Darmanin au cours de son incarcération, pointe pourtant un "processus judiciaire, consciemment ou non, qui est fait pour vous affaiblir, pour que le prévenu se sente coupable". "Faire profil bas est la stratégie que l’on vous impose et que vous finissez même par vous imposer", ajoute celui qui affirme s'être demandé : "Mais comment en suis-je arrivé là ?"

 "Je fus frappé par l’absence de toute couleur. Le gris dominait tout, dévorait tout, recouvrait toutes les surfaces," écrit l’ancien président, selon des extraits publiés par Europe 1. Il revient également sur une "rencontre spirituelle inattendue", avec l’aumônier de la prison sollicité par son fils Jean. "Je mentirais en prétendant que je piaffais d’impatience à l’idée de le rencontrer, mais un rendez-vous dans la journée, c’était mieux que rien. Et puis, j’éprouvais une certaine curiosité. À 9h30, je retrouvai ce serviteur de Dieu dans le parloir du quartier des détenus à l’isolement", écrit-il

Il évoque une vie "étrange où il a été reçu par Emmanuel Macron à l'Élysée deux jours avant son incarcération à la prison de la Santé. "Peut-on imaginer contraste plus saisissant ?", interroge l'ex-détenu. Nicolas Sarkozy profite de son livre pour se réjouir de la libération de Boualem Sansal tout en taclant le président de la République : "À l’époque la France n’avait pas besoin de la diplomatie allemande", ironise-t-il.

"J’ai écrit d’un seul jet et après ma libération"

En tout, une cinquantaine de jours se sont écoulés entre le premier jour de détention de Nicolas Sarkozy et la parution de son livre. "J’ai écrit au Bic sur une petite table en contreplaqué, tous les jours. Je donnais les feuilles à mes avocats, qui les donnaient à ma secrétaire pour les mettre au propre. J’ai écrit d’un seul jet et après ma libération, un lundi, j’ai terminé le livre dans les jours suivants", raconte l'ex-président au Figaro. Il affirme que "des portraits trop incisifs" ont été retirés de la version finale.

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"La prison fut pour moi une épreuve que j’ai essayé de rendre la plus productive possible. On a coutume de dire que l’on apprend à tout âge. C’est vrai car j’ai beaucoup appris à la Santé, sur les autres comme sur moi-même", écrit Nicolas Sarkozy, selon les extraits publiés par Europe 1.

Le Journal d'un prisonnier revient sur son procès, sa famille, mais aussi sur les détails de son incarcération, comme son alimentation composée de "laitage, barre de céréales, eau minérale, jus de pomme et quelques douceurs sucrées". "J’aurais donné beaucoup pour pouvoir regarder par la fenêtre, prendre le plaisir de voir passer les voitures", raconte-t-il.

Nicolas Sarkozy revient aussi sur la visite des parlementaires La France Insoumise (LFI) dans la prison. Selon lui, ces derniers étaient en visite pour vérifier qu'il ne bénéficiait "pas d’avantages indus".