ÉDITO - Le coup de gueule d'Alba Ventura contre "les révolutionnaires de salon"

Je partage avec vous ce matin le tweet de Sandrine Rousseau publié ce week-end : "La COP27 est un échec complet, aucune ambition de réduction des gaz à effet de serre. Sans un soulèvement populaire extraordinaire à la hauteur du problème, nous n'y arriverons pas. Désobéissons !"

Ce n'est pas le fond qui est regrettable, mais la forme. Parce que, qu'est-ce qu'on a l'insurrection facile dans ce pays, on a la rébellion confortable ! Qu'est-ce que c'est sympa d'appeler à la révolution depuis son joli siège de velours rouge de l'Assemblée nationale, ça sort du train-train.

Elle n'est pas la première à appeler à l'insurrection. Jean-Luc Mélenchon est un récidiviste de la chose. Il avait surfé sur les gilets jaunes en 2018, puis en 2019. Il y a quelques semaines encore, lors de la "Marche contre la vie chère", il avait espéré un vent de révolte.

Extrême gauche, extrême droite, même combat

Et d'autres s'y sont essayés, de l'autre côté de l'échiquier politique. L'année dernière, un appel avait été lancé par des généraux militaires de l'extrême droite. Cette dernière, comme l'extrême gauche, a besoin d'exprimer sa radicalité pour faire de la politique. Et l'une comme l'autre sont dans le fantasme du soulèvement populaire.

D'abord, je voudrais signaler que cela est puni par le Code pénal. Et puis, ces appels à l'insurrection, ils séduisent qui ? Ils sont suivis par qui ? Pas par la majorité des Français qui se lèvent tous les jours pour gagner leur vie.

Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de problème, pas de Français en souffrance, notre pays n'est pas parfait. Mais c'est un pays où l'on dispose d'une assurance maladie, d'aides, de subventions, de filets de sécurité, bien plus que dans d'autres pays. Ça, les députés activistes oublient souvent de la rappeler.

On aime bien jouer aux révolutionnaires qui ont coupé la tête du roi, mais on aime bien se tourner vers nos rois quand c'est nécessaire.