Rendez-vous dans les coulisses du Parlement où la majorité ne ménage pas sa peine pour "arracher" les voix des députés et des sénateurs. Texte après texte. Il faut bien faire passer les textes de lois ! C’est ça avoir une majorité relative. Emmanuel Macron ne peut plus se passer des corps intermédiaires, des élus comme lors du premier quinquennat.
Il faut composer avec les uns et les autres. L’autre jour, Patrick Kanner le patron des sénateurs socialistes a fait rire tous ses collègues en racontant que tous les ministres l’appelaient : "Si ça continue, je vais appeler Sandrine Rousseau pour me plaindre de
harcèlement !".
Un autre sénateur s’étonne d’avoir été reçu 3 fois par la première ministre ou d’avoir passé des heures au téléphone avec Gabriel Attal le ministre des Comptes publics. On voit bien que le gouvernement fait feu de tout bois : il faut que tous les ministres reçoivent les présidents de groupes et tous les ministres sont priés de se déployer dans les circonscriptions pour aller à la rencontre des députés d’opposition avec lesquels on peut discuter.
C’est la pêche aux voix. Discuter avec LR ne suffit pas ? LR c’est la cible privilégiée, bien sûr. Mais sur chaque texte il faut trouver 38 voix (ce sont les 38 voix qui manquent pour faire la majorité ) et le gouvernement n’aura pas forcément 38 voix LR à chaque fois.
Sur des textes comme l’immigration ou les retraites, le gouvernement va évidemment aller chercher du côté des Républicains. Mais pour faire passer le projet de loi sur les énergies renouvelables, ou même sur les projets de loi de finances, il va aller chercher du socialiste voire de l’écolo modéré ou bien le gouvernement va miser sur les sénateurs plutôt que sur l’Assemblée.
Parce que le Sénat est parfois plus souple, il est davantage favorable à la négociation. Puis, les jeux de rôle ne sont pas les mêmes à l’Assemblée la droite fait semblant d’être très hostile au président, au Sénat c’est plus arrondi, c’est bonne table et coussins de velours.
Ils sont 20, ils ne votent jamais de manière homogène
On voit bien que l’on est dans un moment de tactique politique, de compromis permanent, où rien ne doit être laissé au hasard. Tout est scruté, négocié mais surtout tout est calculé. Par exemple à l’Assemblée, il y a un groupe de députés LIOT (on n’en entend peu parler). LIOT
pour Liberté, Indépendants, Outre mer et Territoires. Vous avez des élus corses, régionalistes, centristes, ultramarins, d’anciens PS.
Ils sont 20, ils ne votent jamais de manière homogène. Ils ne sont pas du tout macronistes mais en revanche ils sont tout à fait pragmatiques et bien décidé à rapporter des trophées à leurs électeurs.
Ils n’ont jamais jusqu’ici voté les motions de censure, à part 1 de leurs députés. Ces députés sont particulièrement dragués. La majorité observe aussi de très près les votes des socialistes sur les motions de censure de la Nupes et elle s’intéresse à ceux qui se sont abstenus. Sont-ils récupérables ?
Le gouvernement sait qu’à partir de janvier il aura épuisé son quota de 49.3. Il ne lui en restera plus qu’1 jusqu’à la fin de la législature en juin. Ça veut dire qu’une seule loi pourra passer sans vote. Pour le reste il faudra sortir la calculette. Désormais, la politique c’est aussi des mathématiques.
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