C’est fait ! Le droit à l'IVG va être inscrit dans la Constitution. Les sénateurs ont à leur tour adopté le texte, déjà voté par l'Assemblée. Emmanuel Macron va donc pouvoir réunir le congrès le 4 mars prochain à Versailles. Ce n'était pas gagné.
Pas parce que les sénateurs étaient au fond contre l’IVG mais parce que chez les sénateurs de la droite et du centre (ceux qui ont la majorité au Sénat), on estime que l’avortement est un droit garanti en France, que personne ne veut le remettre en cause et qu’on n’a donc pas besoin d’aller le graver dans le marbre dans la Constitution.
Souvenez-vous de ce que disait le président du Sénat Gérard Larcher : "Je défends l’IVG, ce droit n’est pas menacé dans notre pays et par ailleurs la Constitution n’est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux". Gérard Larcher a toujours pensé que l’on ne devait "toucher à la Constitution que d’une main tremblante".
Sauf que le débat a dépassé l’aspect juridique : ce n’était pas est-ce qu’il faut ou pas l’inscrire dans la Constitution. Le débat, c’était l’IVG. C’était, est-ce que vous voulez protéger ce droit en allant le plus loin possible, c’est-à-dire en faisant un droit constitutionnel.
On a dit que les familles de sénateurs avaient beaucoup pesé pour faire changer d'avis les plus récalcitrants. On peut dire qu’il y a eu des pressions familiales, je discutais hier avec un sénateur qui a une fille d’une trentaine d’années, qui lui a dit : "Papa, t’es ringard". Oui, les filles, les femmes, les compagnes, les petites-filles ont joué un rôle.
C’est l’opinion qui a fait abdiquer un certain nombre de sénateurs mais comme souvent sur les sujets de société, l’opinion va toujours plus vite que le législateur, c’est bien connu.
On devient le premier pays au monde à protéger ce droit, à le sanctuariser
Puis, il y a des hommes politiques de droite qui se sont mouillés. Je pense à Xavier Bertrand, qui a publié une tribune dans le magazine féminin Elle. Pour certains sénateurs, l’IVG était un droit intouchable. Certains se sont ravisés après la polémique Cnews : la chaine d’infos a diffusé une série de chiffres sur la mortalité dans le monde. L’avortement était qualifié de "première cause de mortalité" devant le cancer et le tabac. La chaine a présenté ses excuses, mais le mal était fait et surtout quelques sénateurs se sont dits, il faut peut-être mettre un verrou supplémentaire.
Ce vote est historique. C'est symbolique. On devient le premier pays au monde à protéger ce droit, à le sanctuariser. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas continuer de se battre pour faire baisser le nombre d’avortements, plus de 200.000 chaque année, on doit faire mieux parce qu’avorter ce n’est pas une partie de plaisir. Mais c’est un autre aspect du sujet.
Aujourd’hui, c’est un sacré message que l’on envoie, 50 ans après le vote de la Loi Veil. Souvenez-vous que tout cela vient des États-Unis où la Cour Suprême a remis en cause en 2022, le droit à l’avortement où aujourd’hui 14 États en sont privés. C’est un message que l’on envoie au monde, mais aussi ici en France, où des hommes considèrent que les femmes sont leurs objets ou qu’elles n’ont pas le droit de disposer de leurs corps.
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