"Nous sommes à un moment de bascule", a plaidé, mardi 12 mars, Gabriel Attal lors de son discours d'introduction au débat sur le soutien à l'Ukraine qui s'est tenu à l'Assemblée nationale. Lors de son intervention, le Premier ministre a défendu l'accord franco-ukrainien de sécurité, qui a été largement voté par les députés, malgré l'abstention du RN et l'opposition de LFI.
Après ce vote, le président Emmanuel Macron s'exprimera "sur le soutien de la France à l'Ukraine" dans le journal de 20 heures de TF1 et France 2 jeudi, ont annoncé mardi les deux chaînes. "Le chef de l'État répondra aux questions d'Anne-Sophie Lapix (France 2) et de Gilles Bouleau (TF1) en direct de l'Élysée", ont-elles précisé dans un communiqué commun.
Mardi, après de longs débats, 372 députés ont voté pour la stratégie d'aide de la France et 99 contre, a annoncé la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet à l'issue du scrutin. Conclu pour une durée de dix ans, cet accord prévoit un renforcement de la coopération militaire, en particulier dans les domaines de l'artillerie et de la défense aérienne. En 2024, Paris promet de fournir "jusqu'à trois milliards d'euros de soutien supplémentaire".
"S'abstenir c'est fuir" et voter contre c'est "tourner le dos à notre histoire" avait déclaré Gabriel Attal égratignant le Rassemblement national et La France Insoumise à l'ouverture des débats. Mais le Premier ministre s'est surtout adressé directement aux Français, en insistant sur les risques "concrets" et "tangibles" d'une victoire russe pour leur vie quotidienne.
Un succès de Poutine serait un "cataclysme" pour le "pouvoir d'achat", a renchéri le chef du gouvernement. "Une inflation alimentaire puissance dix, une explosion des prix de l'énergie puissance dix", a-t-il lancé. "Les Français vivraient moins bien avec des aliments plus chers, de l'énergie plus coûteuse, une insécurité croissante".
À trois mois des élections européennes, alors que l'extrême droite caracole dans les sondages, l'aide à l'Ukraine est devenue un des thèmes clés de la campagne, particulièrement depuis les propos controversés du président de la République Emmanuel Macron qui n'a pas exclu l'envoi de troupes occidentales au sol et ne veut mettre "aucune limite" dans le soutien à Kiev.
Dans un hémicycle dégarni, Marine Le Pen a accusé l'exécutif "d'instrumentaliser" la crise pour la "mettre au service d'un agenda électoraliste". "Soit on est pro-Macron, soit on est accusé d'être pro-Poutine", a fustigé la cheffe des députés RN.
La gauche, elle, a étalé ses divisions. Insoumis et communistes ont voté contre. Chez LFI, Arnaud Le Gall a dénoncé un président Macron "va-t-en-guerre" et "boutefeu". L'accord ne "trace aucune ligne rouge, aucune perspective de paix et participe à l'escalade", a abondé le chef du Parti communiste Fabien Roussel. La divergence est nette avec les socialistes, qui vont voter pour. "Il faut aider l'Ukraine à tenir", a souligné le chef des députés PS Boris Vallaud, tout en critiquant les "effets de manche (...) désinvoltes" du président Macron.
À droite, LR a déploré "les petites tactiques électorales" du président Macron mais a affiché son soutien à Kiev : "Ce dont l'Ukraine a besoin pour se défendre, ce ne sont pas des mots aventureux du président de la République, mais d'obus", a dit Olivier Marleix.
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