Lors de son discours de politique générale, mardi 14 janvier, François Bayrou a démontré une souplesse et une adresse diaboliques, notamment sur le sujet de la réforme des retraites, pour se sortir d’une équation impossible.
S’il acceptait de suspendre la réforme de 2023, il mettait le pays dans un ravin financier. S’il refusait, il risquait la censure à brève échéance. Il a alors inventé une figure inédite : le conclave express de trois mois avec salto arrière intégré.
En clair, si l’on ne trouve aucune autre solution satisfaisante et équilibrée sur le plan financier, c’est la loi de 2023 qui s’appliquera. C’est un saut périlleux, mais il s’est assuré de retomber sur ses pieds.
Cette tactique a-t-elle une chance de marcher, notamment auprès des socialistes qui soutiennent leur désaccord ? C’est en partie une figure imposée, il faut bien mettre en scène la colère pour ne pas avoir l’air de céder. Au fond, le Parti socialiste n’a pas très envie de la censure. En attendant, François Bayrou a enfoncé un coin dans le NFP. La poutre travaille, comme on dit.
François Bayrou a également eu la bonne idée de convier les partenaires sociaux à son conclave, comme Michel Barnier l’a fait – avec succès d’ailleurs – sur l’assurance chômage. Et la CFDT a déjà dit oui. Il sera donc difficile pour le PS de saborder ce dialogue.
Les discussions pourraient-elles aboutir ? Cela paraît difficile. Mais ce petit pas chassé peut permettre à notre Simone Biles du Béarn de contourner pendant quelques mois le champ de mines qu’est devenue l’Assemblée. Il va donc, peut-être, pouvoir s’acheter un peu de temps pendant lequel il pourra, peut-être, faire passer enfin un budget.
La cabriole de François Bayrou a aussi des vertus pédagogiques. Pendant son discours, le Premier ministre a fait un diagnostic très clair sur le gouffre des retraites. Il a d'ailleurs inclus dans le calcul des subventions d’État qui avaient été en partie occultées par le Conseil d’orientation des retraites il y a deux ans.
Le débat avait été faussé. Il rouvre donc la discussion sur des bases plus sincères et demande à la Cour des comptes d’y apposer son tampon, ce qu’elle fera car le calcul est juste. C’est bien joué. Mais, personne, même Simone Biles, n’est à l’abri d’une chute.
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