Toute ressemblance avec une chronique ayant existé n'est pas totalement fortuite. Le nouveau Premier ministre va-t-il vraiment pouvoir faire autrement que son prédécesseur pour monter un budget ? L'histoire commence un peu comme avec Michel Barnier. Une réunion a eu lieu ce lundi 6 janvier avec les socialistes à Bercy. Des discussions tous azimuts sont prévues dans les jours qui viennent, avant un examen à partir de la mi-janvier. On va partir du texte de Michel Barnier, rejeté lors de la motion de censure début décembre.
Le même texte peut-il produire les mêmes effets, c’est-à-dire la censure ? Non, parce que le texte va être modifié. Il faut faire ici un peu de politique. Michel Barnier avait voulu acheter l’assentiment du RN, avec des concessions sur le remboursement des médicaments et le prix de l’électricité, mais ça n’a pas suffi. Pour que son budget passe, François Bayrou a donc besoin d’un autre allié. Ça ne peut être que les socialistes.
Pour ne pas voter la censure, les socialistes veulent des scalps, qu’ils puissent rapporter devant leurs électeurs en se prévalant de les avoir gagnés. Et qui leur permettraient de gagner du coup en autonomie vis-à-vis de l’extrême gauche, en cas d’élections prochaines.
Si je résume la feuille de route d’Eric Lombard, c’est : comment donner des scalps à la gauche, sans piétiner le bilan Macron, et sans trop enfoncer le déficit de 2025 ? Une espèce de triangle magique, où tout le monde aurait sa part. La gauche obtiendrait des mesures sociales, les marchés financiers, un déficit élevé mais moins que cette année. Et le Président éviterait de se renier.
Quels peuvent être ces scalps ? Il y en a deux. Un qui est acquis, ce sont les impôts. La taxation des 25.000 contribuables les plus riches, avec un mécanisme voisin de celui qu’avait prévu Michel Barnier. Et une surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises. L’autre est extra-budgétaire, mais politiquement très visible, c’est du scalp de luxe : la réforme des retraites, et en particulier la fameuse borne de 64 ans, le nouvel âge légal depuis la réforme. C’est le seul qui assurerait à coup sûr la neutralité des socialistes.
Bon, mais tout cela ne fait pas les 50 milliards annoncés de correction budgétaire. D’autant qu’entre temps, la charge s’est alourdie, puisque les retraites ont été indexées automatiquement de 2,2% au 1er janvier, faute de budget ! Et ça fait encore quelques milliards de plus.
Mon pari, c’est qu’on n’arrivera pas à réduire le déficit comme on l’espère aujourd’hui. Ce n’est pas possible dans la conjoncture politique actuelle. C’est le prix de la dissolution. Pour maintenir une stabilité précaire, il va falloir lâcher sur les comptes.
Quant aux marchés, ils sont comme nous tous, devant une alternative : soit ce gouvernement, qui ne réduira pas vraiment le déficit, soit le prochain, qui sera immanquablement à gauche s’il y avait une nouvelle censure, et qui, lui, creusera vraiment le déficit.
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