"Il y a encore une vraie omerta" : la cheffe Manon Fleury regrette qu'un MeToo dans la restauration ne soit "pas encore advenu"

Contrairement à d'autres secteurs, le monde de la restauration prend du temps à se féminiser. Seulement 10% des chefs étoilés sont des femmes. Cheffe du restaurant étoilé Datil à Paris, Manon Fleury a donc choisi de travailler avec des femmes de préférence afin d'avoir une meilleure représentativité dans le milieu. 

"Ça fait longtemps que je parle du sujet des femmes dans la cuisine et de la représentativité des femmes, explique-t-elle au micro de Stéphane Boudsocq. Et au fur et à mesure, j'ai eu beaucoup de femmes qui m'ont envoyé leur CV, qui ont posé des candidatures. Et comme j'ai beaucoup de femmes qui posent des candidatures, j'en embauche un certain nombre". 

"Pendant des années, on nous a dit 'il n'y a pas de femmes dans ce secteur parce qu'on ne reçoit pas de candidatures, parce que les femmes n'ont pas envie de travailler dans ce secteur, et notamment dans la haute gastronomie, parce qu'elles n'ont pas envie des étoiles, elles n'ont pas d'ambition, elles n'ont pas envie d'avoir une carrière dans le métier', etc. Je trouve donc intéressant de montrer que c'est possible aujourd'hui. Et Datil en est la preuve par l'exemple", explique-t-elle au micro de RTL dans Le journal inattendu de Virginie Efira. 

Tant qu'on n'aura pas eu un vrai MeToo, il n'y aura pas de vrai changement d'ampleur

Manon Fleury, cheffe étoilée

Si les langues commencent à se délier dans les cuisines pour dénoncer le machisme qui peut sévir dans le milieu, des gestes déplacés, des agressions sexuelles ou encore des violences psychologiques, le MeToo de la restauration "n'est pas encore advenu", estime la cheffe étoilée de 34 ans avant de poursuivre : "il y a encore une vraie omerta". "Tant qu'on n'aura pas eu un vrai MeToo, il n'y aura pas de vrai changement d'ampleur", ajoute-t-elle. 

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