Il aura attendu d’exercer le pouvoir pendant des années. François Bayrou, devenu Premier ministre, va prononcer mardi 14 janvier son discours de politique générale. C’est le match de sa vie, François Bayrou, 47 ans de vie politique et 47 ans qu’il attend d’être aux manettes et pas pour faire de la figuration.
N’oublions pas qu’il a écrit une biographie d’Henri IV, intitulée Henri IV, le roi libre. Ce n’est jamais anodin, quand un politique écrit une biographie de personnage historique, cela donne une idée du destin qu’il s’imagine. Henri IV, roi réformateur, qui aura ramené en excédent les finances du pays, et apuré la dette colossale qu’il a trouvée en arrivant.
Pour François Bayrou, c'est mal parti pour être le Henri IV du XXIᵉ siècle pour les finances publiques. Il n’a le choix qu’entre deux mauvaises solutions.
La première est de ne pas céder à ce que lui demande la gauche, c'est-à-dire suspendre ou geler la réforme des retraites, et donc de risquer la censure. Risque pour lui, et pour le pays, puisque l’instabilité politique est un risque financier, comme l’a rappelé en décembre l’agence Moody’s.
La seconde mauvaise solution est de céder à la demande des socialistes sur les retraites. Et là, le risque est grand de précipiter le pays dans l’abîme financier, avec peut-être même une crise sur les marchés, d’autant que les taux d’intérêts remontent.
Qu’est-ce qui est le plus infamant ? Être un Premier ministre encore plus bref que Michel Barnier ? Ou être le Premier ministre qui aura accompagné le pays dans son dernier pas vers le précipice ?
S’il pense à sa place dans l’histoire, évidemment, il faut agir avec panache. "Ralliez-vous à mon panache blanc", selon la formule célèbre qui lui sera prêtée ensuite par Voltaire. Et se sacrifier si besoin, au moins à titre pédagogique, montrer ce que c’est qu’un homme politique qui dit la vérité sur les déficits, y compris lorsqu’il est au pouvoir. Tenir sur la réforme, donc, ne pas céder à l’immobilisme, ni à son corollaire, la facilité de l’impôt.
Il faut se souvenir, que le règne d’Henri IV, qui fut marqué par une certaine prospérité, fut aussi celui d’impôt faible : 2% du PIB, selon les estimations des historiens. Alors évidemment, la comparaison avec aujourd’hui (48 % du PIB) n’a pas de sens, mais même pour son siècle, c’était très bas. Du panache, Monsieur Bayrou !
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