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Sébastien Lecornu, le 13 septembre 2025 à Mâcon
Crédit : JEFF PACHOUD / AFP
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Dans une grande interview accordé à la presse régionale, la première depuis son arrivée à Matignon, Sébastien Lecornu a notamment annoncé la fin d'une mesure imaginée par son prédécesseur François Bayrou : la suppression de deux jours fériés. Mais il ne faudrait pas se réjouir trop vite de cette décision de Sébastien Lecornu : le Père Noël n'existant pas, un peu plus que la corne d'abondance ou le trésor de Rackham le Rouge, il faudra bien trouver autre chose pour réduire les déficits. Et cette autre chose ne sera pas forcément plus agréable.
Soyons clairs, la suppression de deux jours fériés n'était pas une mesure de génie : toucher aux jours fériés est une vieille ficelle budgétaire, une idée que l'on ressort à chaque fois que l'on n'a pas d'idée.
François Bayrou était d'ailleurs lui-même moyennement convaincu par sa mesure, il ne la défendait pas tout à fait. C'était une mesure d'attente qui valait surtout pour la somme qu'elle était censée rapporter, 4,2 milliards d'euros, avec ce message : si on n'en veut pas, il faudra aller trouver ailleurs.
Les économies indolores, ça n'existe pas
Étienne Gernelle
Où va-t-on donc trouver les trouver ces 4,2 milliards ? On pourrait vraiment baisser la dépense publique et d'abord les dépenses sociales qui en représentent plus de la moitié. Mais il n'est pas certain que cela fasse moins de remous que l'histoire des jours fériés.
On pourrait aussi prendre d'autres mesures qui vont dans la logique de la suppression des jours fériés, c'est-à-dire augmenter la quantité de travail fournie en France pour augmenter les recettes, en resserrant, par exemple, les règles de l'assurance chômage ou en augmentant l'âge de départ à la retraite. Il n'est pas sûr là non plus que cela passe beaucoup plus facilement. Les économies indolores, ça n'existe pas.
Faire payer les riches est un fantasme courant. Chez LFI, par exemple, ce sont les riches qui paieront. Au RN, ce sont les dépenses liées à l'immigration qui suffiront. Mais quoi qu'on en pense, au fond, dans les deux cas, on est loin, très loin d'être à l'échelle d'un déficit à 169 milliards.
Il n'existe pas d'échappatoire magique et le renoncement de Sébastien Lecornu sur les jours fériés au lendemain de la dégradation de la note de la France par Fitch, et sans annoncer de mesure de remplacement, cette annonce est le signe d'un déni ahurissant. Tout cela fait penser à ce qu'écrivait Molière dans Le Malade imaginaire : "ces beaux songes qui ne vous laissent au réveil que le déplaisir de les avoir crus".
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