François Bayrou doit présenter sa démission à Emmanuel Macron ce mardi 9 septembre. Et maintenant, que peut faire, que doit faire le chef de l'État ? Rien du tout. La meilleure chose qu’il puisse faire, c’est de se mettre en retrait, de dire aux députés "débrouillez-vous entre vous", "faites une coalition, ce que vous voulez, un accord de non-censure et puis, donnez-moi un nom".
Emmanuel Macron aurait dû le faire juste après la dissolution, puisqu'il n'y avait déjà aucune majorité. Mais là, c'est d'autant plus nécessaire parce que la situation est pire, et ça s'est vu dans les chiffres du vote ce lundi, 364 voix contre. Le front du refus s’est encore manifestement élargi.
Et il y a plusieurs raisons : la possibilité de nouvelles législatives, la proximité des municipales, sans compter la présidentielle qui approche. Tout cela favorise les postures du refus, les lignes rouges. L’atmosphère se durcit, et l’espérance de vie d’un nouveau Premier ministre qui serait nommé souverainement par Emmanuel Macron est faible, très faible.
Emmanuel Macron est un motif de refus supplémentaire. Dire non au président de la République, c’est une posture confortable. Il est très impopulaire. Lui répondre que la dette est en partie de sa faute, c'est facile, d'autant que c'est vrai. À l'inverse, s'il se met en retrait, cela prive d’un repoussoir, commode, à tous ceux qui n’attendent que cela. Les députés seraient alors devant leurs responsabilités.
Une mise en retrait peut-elle vraiment fonctionner ? Rien n'est sûr, mais après tout, elle a déjà marché. Il faut se souvenir de l'été 2024. Les députés ont bien élu une présidente de l’Assemblée, seuls, sans la tutelle d’Emmanuel Macron. Et ils ont élu Yaël Braun-Pivet, qui n’avait pas de majorité, mais qui se trouve à peu près au centre de gravité de l’Hémicycle.
Alors évidemment, pour Emmanuel Macron, cela demanderait un certain effort sur lui-même. Il devrait se priver en partie du pouvoir de nomination que lui confère l’article 8 de la Constitution, bien sûr. Ça le priverait aussi et surtout de l’attention générale que suppose ce pouvoir. Vous savez, ce moment où tout le monde guette la parole du souverain.
C’est, disons-le, un exercice de modestie qui peut être douloureux. C’est ce que disait de manière assez cruelle Talleyrand à propos de Chateaubriand : "Il croit qu’il devient sourd parce qu’il n’entend plus parler de lui". Emmanuel Macron devrait, oui, accepter d’entendre un peu moins parler de lui…
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